Pour donner un lustre particulier au solstice d’été, Houria voulut placer la chasse au trésor destinée à unir les récalcitrants dans la semaine suivant les feux de joie et festivités liées à l’événement.
Elle mit les lutins et les fées à la tâche, leur demandant de concevoir des objets sortant de l’ordinaire pour baliser le chemin de la chasse au trésor.
Cœurs de cristal, couronnes et guirlandes de perles que l’on placerait dans les arbres, buissons de fleurs jalonneraient le parcours menant au trophée d’amour, le trésor.
Dessinateurs, peintres et décorateurs conçurent un objet monumental représentant la sublimation voluptueuse de l’art d’aimer.
Au cœur d’un patio aménagé de manière séduisante et confortable, au terme du chemin tracé à l’aide d’énigmes placées près d’un tronc d’arbre mort contenant un indice trônait , flamboyant, le trésor.
C’était une sculpture taillée dans le marbre de Carrare représentant un couple ardemment uni en un tendre baiser. Le socle était décoré de grappes de raisin, de feuillages et de roses. Un oiseau posé sur l’épaule de l’amante était le trait d’union entre la terre et le ciel, incitant le gagnant du trophée à retrouver l’harmonie du jardin d’Eden.
Lorsque tout fut mis en place, la fée Rubis lança les invitations. Les personnes qui avaient échappé au charme dansant de la précédente réception revinrent avec le désir de résoudre des énigmes en solitaires.
Après avoir pris des forces en savourant un bouillon de volaille, un bagel au saumon fumé et au chèvre frais, des babas au rhum à la crème chiboust, les concurrents partirent en ordre dispersé en tirant au sort un numéro.
Violaine ressemblait à son prénom, c’était une adepte de la liberté et des fleurs des bois. Elle piocha le numéro neuf et attendit son tour pour partir à la recherche du trésor.
Elle résolut facilement les énigmes, déjoua les pièges et fut la première à découvrir le patio. Un bruit de mocassins lui apprit qu’une autre personne avait usé de sagacité pour toucher au but. Elle se laissa rejoindre par Tiphaine de Brocéliande qui exerçait l’office de druide lors de rencontres organisées par les dirigeants du château de Comper.
Ils découvrirent le trésor avec admiration ; saisis par tant de beauté, ils se prirent machinalement la main et s’assirent près du trophée d’où s’échappait un doux parfum d’amour.
La fée Rubis apparut dans un nuage diapré et félicita les gagnants.
Elle mit une aile de son palais à leur disposition pour qu’ils se découvrent car ils étaient apparemment faits l’un pour l’autre.
Elle fit savoir à tous les participants que le trésor avait été trouvé et elle promit que chacun recevrait un cadeau de prix correspondant à sa personnalité.
Elle annonça une semaine de plaisirs avec jeux divers, pièces de théâtre et bien entendu, un repas à thème et des bals costumés.
Chacun trouvera sa chacune pensa-t-elle, se promettant d’utiliser sa poudre de fée et sa baguette magique pour réunir les amants désunis.

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