Au terme d’une longue marche aboutissant aux berges fleuries de son lac préféré, le prince Zoltan étendit sa cape sur l’herbe et s’allongea pour contempler le vol des oies sauvages. Leur ballet était fascinant : les oies s’étiraient en longues files formant des triangles grâce aux appels des oies de tête qui se relayaient à tour de rôle.
Le prince s’endormit et lorsqu’il se réveilla, une escarboucle d’un grenat lumineux reposait près de sa main gauche. Zoltan la saisit avec délicatesse et eut la surprise de voir s’élever un voile d’or. Il se leva, remit sa cape sur ses épaules, porta l’escarboucle en fibule et sortant sa dague par mesure de prudence, progressa dans la zone voilée de l’or de son prénom.
De l’autre côté du voile se tenait un dragon portant sur le front une escarboucle semblable à la sienne.
Hésitant à le frapper, craignant une réponse par le feu et intrigué par la gémellité des escarboucles, Zoltan préféra saluer le dragon et lui souhaiter la bienvenue en son royaume.
Le dragon le remercia avec courtoisie. Son timbre était métallique et l’escarboucle de son front lançait des éclats pourprés.
Escorté par cet hôte singulier, Zoltan prit la direction de son palais. Le dragon lui proposa son dos pour éviter la fatigue du chemin. En arrivant au palais, le prince donna des ordres pour que la réception du dragon soit parfaite.
Compte tenu de sa corpulence, il lui fut attribué une grande pièce d’habitude réservée au jeu de paume.
Le dragon remercia son hôte et précisa qu’il aurait seulement besoin d’un grand drap et de coussins pour se reposer. Il demanda des pommes pour toute nourriture, les dégusta promptement et souhaita une bonne nuit à Zoltan et à ses serviteurs.
Perplexe sur la suite de l’aventure, Zoltan commanda à son cuisinier des plats à base de légumes et de fruits, mangea sobrement et se retira dans sa chambre.
Il s’endormit, rêvant que le dragon se transformait en princesse et lui offrait la flamme de son amour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire