La belle aux cheveux d'or
La belle aux cheveux d’or a dansé un pas de deux avec
son prince puis elle est partie, désabusée. Elle a ôté ses bagues et les a
jetées aux quatre vents. Là où elle va, elle n’en aura pas besoin. Chaussée d’espadrilles
et vêtue de lin bleu et de laine, elle marche vers le royaume de son destin.
Jamais plus, elle n’incarnera le cygne blanc, ses pieds ont trop souffert des pointes
Louboutin. Jamais plus, elle ne croira aux serments. Les hommes trahissent la
parole où brille le mot « toujours » comme un diamant. Alors la belle
a décidé de partir vers l’inaccessible mont où nichent, par myriades, les
oiseaux bleus de l’amour, les divins messagers du naïf Pierrot à sa Colombine ;
toutes ces ailes portent des mots doux, des mots fous qui deviennent des
livres, magnifiques Tombeaux des écrivains à la plume duveteuse, comme celle
des cygnes.
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