Dressé sur ses
étriers, le chevalier du Roi va droit devant, suivi par son escorte armée et décidée à en découdre
avec l’ennemi que l’on devine derrière les meurtrières du château.
Son faucon sur le
poing et sa hache de guerre sur l’épaule, le chevalier attend le moment propice
pour débusquer l’audacieux qui s’approchera de trop près de l’échancrure de la
muraille. Vif comme à la chasse, le faucon lui crève les yeux et repart
triomphalement se poser sur l’encolure de l’étalon noir, plein de fougue et les
naseaux en feu.
En seconde ligne, les
guerriers se prennent à rêver du bon temps qu’ils se donneront une fois la bataille
gagnée mais ils sont encore loin de la victoire et chacun ne peut s’empêcher de
penser que certains reviendront sur leurs boucliers en guise de berceau
funéraire.
Leurs femmes
dénoueront leurs beaux cheveux en signe de deuil, on chantera leurs louanges et
tout sera dit.
Mais Franklin au grand
cœur, leur bien aimé chef, pousse son cri de guerre, terrorisant jusqu’aux
loups qui se cachent dans les halliers et les chevaliers, le cœur vaillant,
partent à l’attaque du château en s’en prenant aux murailles. Il y a toujours
un défaut et Thibaut de Champagne, le spécialiste, découvre une encoche dans le
mur principal. Le ballet des haches s’active, un pan de mur s’écroule et les
jeunes partisans de Franklin s’engouffrent dans la brèche, tuant avec frénésie
ceux qui ont le malheur de vouloir les refouler.
La lune
resplendissante éclaira de ses lueurs dansantes la victoire de Franklin puis le
banquet improvisé tandis que l’on jetait sur le sol de l’eau parfumée pour
chasser l’odeur du sang.
Les dames les
accueillirent comme il sied aux vainqueurs, se parèrent de bijoux et de belles
toilettes pour remercier les seigneurs de leur avoir gardées en vie. Elles
sourirent, dansèrent avec grâce et plus d’une se laissa séduire sans trop de
réticence.
C’est ainsi que
Franklin apporta à son suzerain un nouveau joyau, de belles terres et un
château que l’on reconstruirait habilement jusqu’au prochain assaut.
La lune disparut
derrière les nuages et Franklin ferma enfin les yeux, heureux d’avoir mené une
belle bataille et gagné l’élue de son cœur, la belle Doriane aux yeux étoilés
de points d’or.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire