Comme des papillons, les âmes volent autour de nous, légères
et fragiles, prêtes à disparaître au moindre coup de vent. Moi qui suis à leur
écoute, je les entends chanter. Leurs mots d’amour me touchent beaucoup car je
sais que jamais elles ne se matérialiseront. Et pourtant ! N’ai-je pas vu
dans un chêne, le regard ardent d’un poète disparu ? Ce petit pied fin, n’est-ce
pas celui de la fée Viviane, se baignant à la fontaine de Barenton ? Et
tous ces petits anges, ne sont-ils pas la sublimation des enfants malmenés,
dans les guerres d’aujourd’hui ? Ils pleurent car ils voudraient retrouver
le bon temps où ils jouaient et vibraient au son de la musique. Hélas !
Des monstres aux mains couvertes de sang les ont pris et sacrifiés pour servir
d’exemple à la rébellion !
« Rendez-nous nos
enfants ! » pleurent leurs mères mais il est trop tard. Les fées se
chargeront de leur redonner une vie dans un lac enchanté qui servit jadis au
plus grand chevalier de la Table Ronde, Lancelot du Lac.
Enfin calmée par cette issue digne des prêtresses d’Avallon,
je retourne chez moi, à pas comptés, pour ne pas heurter un ange et lui ôter le
désir d’aimer.
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