Un tourbillon de
fleurs a précipité l’arrivée du Prince Printemps dans son carrosse d’argent.
Des juments blondes répondent aux impulsions du cocher vêtu d’habits chamarrés.
Des laquais en livrée or et pourpre se tiennent à ses côtés.
Dans son carrosse, le
prince lit un recueil de poèmes. Les mots s’égrènent dans son cœur comme une
litanie amoureuse et certains d’entre eux se concrétisent sous la forme de
fleurs. L’amour est une rose, la jacinthe illustre l’idéal, le bleuet, les
vertus paysannes, la jonquille, le soleil, la pervenche, la croyance en Dieu,
la pensée, la modestie, le coquelicot, ce qui est éphémère, la primevère, l’adolescence
et tant d’autres symboles qui deviennent fleurs et embaument, le carrosse.
Il y en a tant que le
prince ouvre la fenêtre et les jette, par brassées, en espérant qu’une jeune
fille les ramasse pour en faire des bouquets. Ce sont des enfants qui ont fait
cette jolie cueillette. Ils réalisent des compositions qu’ils offriront à leur
mère et à leur institutrice.
Le Prince Printemps
avance sur les routes au pas vif des chevaux qui finissent par faire une halte
car l’écume est visible sur leur dos. Il se promène dans la campagne, respire l’air
des abords d’une rivière et s’y rafraîchit les mains et le visage.
C’est alors, qu’elle
arrive, la belle des belles, sa princesse !
Elle porte une jupe de
velours noir et un corselet blanc. Ses longs cheveux sont relevés en un chignon
et chaussée de ballerines, elle glisse en marchant à la manière d’un cygne sur
un étang.
Elle sourit et lui
tend la main. Alors le prince emmène l’élue de son cœur dans son carrosse d’argent
et les chevaux, reposés, reprennent la route d’un trot assuré.
En route vers le royaume de l’amour !
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