Elle est repartie sur
les ailes du vent, la petite fée Espérance avec sa robe d’organdi et ses
bouquets de roses violines. Elle a joué à la marelle avec les petites campagnardes,
au mouchoir avec des rondes de jeunes filles et à la corde à sauter avec l’arrière-petite-fille
de Marie Laurencin et une descendante de
Victor Hugo.
Peinture, poésie, il
manquait la musique, alors la fée a demandé à sa consœur Morgane de l’accompagner
à la harpe celtique et toutes deux se sont envolées vers le Val sans Retour où
les attendent les amants punis de ne pas les avoir aimées à la folie.
Espérance voulait leur
liberté mais Morgane prétendait les enchaîner dans les arbres, les sources,
près des rochers dans une lande sauvage où le valet de la Mort marche d’un pas
lourde, la faulx inversée sur l’épaule pour arracher les âmes perdues en ce
monde.
Espérance voulait
sauver tous les enfants mais le valet ne l’entendait pas de cette oreille car
le cri d’une âme enfantine est d’un cristal si pur que celui de Bohême
paraîtrait grossier en comparaison.
Profitant d’un orage
et bénéficiant du soutien de l’enchanteur Merlin, la fée Espérance quitta ces
régions désolées et cruelles, cachant dans la cape de bure d’une mère
supérieure une dizaine d’enfants apeurés et orphelins.
Ils s’en allèrent tous
sur les ailes du vent et arrivèrent enfin dans un château perché dans les
nuages où chacun trouva la clef de son destin.
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