Caché dans une encoche
murale, un grillon chantait. Il célébrait le jour et assurait la famille qui
vivait dans ce foyer d’un bonheur parfait, à la seule condition de conformité à
la modestie.
L’adolescente se
rebella en écoutant ces recommandations : elle voulait le bonheur plein d’éclats
de joie et de pépites. Elle voulait des robes de soie et des escarpins, des
diamants et des pierres précieuses. « À quoi sers-tu, grillon, si tu ne m’apportes
pas la richesse, les pièces d’or cachées dans une jarre et l’assurance de l’amour
d’un beau prince ? Je ne veux pas de ton bonheur modeste, j’exige les
lustres, les salles de bal, les lambris dorés, les valses viennoises, les roses
par centaines, je veux…. » mais elle n’eut pas le temps de terminer la
liste de ses exigences car elle fut emportée par une vague géante, semblable à celle qui engloutit
Pinocchio.
La fée qui avait
protégé le garnement réussit à lui sauver la vie et elle fut bien heureuse d’être
jetée sur un rivage et de vivre comme Robinson dans une île déserte, guettant
au loin chaque jour la voile d’une goélette pour la ramener dans son foyer
implorer le pardon du grillon.
Et le miracle eut lieu :
elle se retrouva dans sa modeste maison et sur le seuil se tenait un jeune
homme au beau sourire.
Il s’inclina avec grâce et lui baisa la main et lorsqu’il
prit la parole, elle comprit qu’il s’agissait de la métamorphose du grillon et
elle se sentit inondée de bonheur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire