J'ai mis mon foulard de soie, rouge
comme les coquelicots de mon enfance et celui des ouvriers de ma famille dont
je suis si fière !
Ils ont toujours travaillé, usant leurs
mains sur les métiers à broder, œuvrant à parer les élégantes de robes princières
et de mantilles pour s'incliner devant Dieu. Les femmes de ma famille, vêtues
de laine et de coton se félicitaient de l'élégance des belles dames dont elles étaient
les humbles créatrices. Elles chantaient aussi sans éprouver de rancune. Mais
moi, j'ai souhaité me révolter pour elles car je n'apprécie pas le mépris dont
on abreuve encore aujourd'hui les travailleurs. Ce sont surtout ceux qui bénéficient
de leur travail qui les regardent comme s'ils étaient transparents. J'arbore un
foulard de soie pourpre mais je pourrais aussi orner mon cou d'un triangle de
coton rouge à la mode du chanteur Renaud dont les accents sincères nous ont émus.
Qu'il revienne ce temps où l'on aimait la
rose rouge enserrée dans un poing combatif, celui du monde valeureux de ces
faiseurs de merveilles, les ouvriers !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire