Vêtue de perles diaprées, la fée des
sources respire le parfum des roses et du jasmin et marche sur le miroir des
eaux claires où éclosent lotus et nénuphars.
Elle attend le retour de l'enchanteur,
celui qui lui murmurait les poèmes des troubadours en s'accompagnant d'une
lyre.
Il a disparu un soir d'orage et a laissé
nymphes, naïades et fées en mal d’amour.
Qui pourra aujourd'hui écrire des mots
ensorcelants et les tresser en bouquets composés où affleurent des épis de blé
et des fleurs des champs ?
Qui pourra se substituer à la brise d'été
pour redonner le bonheur de vivre à celles qu'il aimait ? La fée incite les
perles à se mouvoir sur son beau corps doré, se couvre de soieries et d'angora
et part à la recherche de son amant. Qu'il brise le tombeau de cristal où il
est enfermé et rejoigne le monde des vivants !
Le monde est devenu triste, les biches
sont chassées et les hommes s'éloignent de la poésie. Des bandes de barbares
rançonnent les voyageurs, se livrent à des combats stériles et parfois de
jeunes adolescents de l'âge de Rimbaud meurent pour avoir jeté un regard sur un
émule de Montparnasse, le héros mauvais des Misérables, celui qui repousse la
miséricorde de jean Valjean.
Que revienne le temps des roses, des poèmes
et de l'amour !
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