La valse des amants
Dans la clairière des amants, des couples se forment et
valsent au son d’immortelles chansons qui plébiscitent l’amour, les roses et
les falbalas.
« Adieu la vie, adieu l’amour, adieu toutes les femmes…c’est
nous les sacrifiés » chantaient des soldats de la Grande Guerre, las d’être
guettés par la faucheuse, inexorablement, apparemment pour rien ou pour que
vivent les nantis, faisant ripaille à l’arrière.
Des slogans ironiques fusaient : « L’arrière
tiendra ».
Et pendant ce temps, les pioupious mouraient ou perdaient
une jambe, un bras ou pire encore leur visage.
Dans la clairière des amours évanouies, les couples
retrouvent la vigueur de leur vingt ans et ils valsent, éperdument, au son de l’accordéon,
de la cornemuse ou de la vielle, instrument cher aux paysans dont le sang
inonda des champs perdus pour la culture, minés et truffés de cratères hérissés
d’acier, ce métal qui était à l’origine d’une guerre qui fut si meurtrière que
l’on crut naïvement qu’elle était la dernière, « la der des ders ».
Hélas, la folie des hommes est si vivace que l’on remit le
couvert.
Des poètes ont chanté « Douce France » avec
conviction et l’on se laisse bercer par cette mélodie qui s’apparente à la
légende.
Que cette France renaisse de ses cendres pour apporter aux
couples de l’ombre la certitude qu’ils ne sont pas morts pour rien !
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