Le prince Hiver
En quête d’une ballade comme celle qu’écrivit Charles d’ Orléans,
je pris ma canne de marche pour aller à la rencontre de l’inspiration.
Je ne suis pas allée bien loin car près d’un chêne,
récemment élagué, tendant ses branches dénudées vers le ciel, j’ai vu un prince
vêtu de zibeline et coiffé d’un turban oriental, avec une aigrette arborant
diamants et rubis. Ses chaussures, une sorte de poulaines, semblaient faites d’écorces
de bouleaux et jetaient une note pimpante dans cet environnement paysager un
peu triste.
Le prince Hiver, ainsi se nommait-il, m’a prise par la main
et m’a conduite dans une gentilhommière pleine de charme.
Installée dans une bergère profonde, j’ai goûté un chocolat
chaud servi par une jolie femme, vêtue de blanc.
Un violoniste est arrivé, jouant de l’archet avec une telle
virtuosité que je me suis crue transportée dans un théâtre, à Vienne, au temps
où la valse était reine.
Le charme s’est soudain rompu et je me suis retrouvée, chez
moi, seule, dans ma chambre, un livre à la main.
Prince Hiver, je t’en conjure, reviens à mes côtés car la
solitude est cruelle et je rêve d’ailleurs somptueux et charmeurs.
« Hiver, vous n’êtes qu’un vilain » disait le
poète mais le prince que j’ai vu en rêve était si merveilleux que je pense le
retrouver lors d’une prochaine méditation qui me conduira au pays enchanté des poètes.
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