T’en souviens-tu …
T’en souviens-tu, ma mie, tu portais des vêtements de
couleur bleue et ton bonnet crocheté arborait une rose qui faisait ressortir la
fraîcheur de ton minois, tourmenté par le désir de bien faire et d’enseigner la
langue de Shakespeare à des bambins agités et conspuant à qui mieux mieux tes cours si pointus !
Tu m’es apparue comme la muse de la pédagogie tant tu avais
à cœur de concrétiser les schémas de ton conseiller qui ne faisait, selon moi,
que de brouiller les pistes car il m’apparaissait déjà comme une évidence que
chacun doit se servir de son savoir-faire personnel, relevant de sa culture et
de sa manière d’appréhender le réel à travers le prisme de la littérature.
Je pensais ne rester dans le métier que quelques années,
férue d’écriture et de poésie et ces petites bouilles de marmots qui s’offraient
à moi me semblaient si fragiles au-delà de leur espièglerie que je ne pouvais
pas imaginer que j’y resterais toute ma vie, m’attachant à trouver la botte
secrète qui menait au savoir.
Je croyais en toi qui portais dans ton prénom celui de Marie
Laurencin et celui de la Duchesse Anne, duchesse en sabots qui hantait notre
mémoire par sa vaillance et son désir de faire vivre la Bretagne dans ce
royaume de France, parfois ouvert à tous les vents mauvais de l’histoire,
notamment britanniques.
Qu’en est-il de tes velléités shakespeariennes ?
Je te revois surtout comme une muse, la mienne, celle qui
parlait à mon cœur désolé et si souvent désespéré !
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