Rose du bonheur
La rose du bonheur s’est effeuillée, pétale après pétale,
pour ne laisser à la fin qu’un soupçon de beauté, auréolée de cristal sculpté
comme les pierres de Petra.
J’ai gardé précieusement ces vestiges du rêve et je m’en
suis allée sur les chemins du souvenir pour y trouver un peu de ce bonheur qui
ressemblait à celui de mon enfance, entendu à la ducasse, par la voix d’un
chanteur canadien.
« C’est un petit bonheur que j’avais ramassé sur les
bords d’un fossé, un beau soir en été »
Où que l’on aille, les souvenirs d’enfance vous rattrapent
et c’est avec émotion que l’on retrouve ces vestiges qui surgissent du passé
avec tant de précision que l’on croit entendre le bruit du manège et de ses
chevaux de bois, tournant sans relâche sur un air pimpant, coloré par notre
enthousiasme d’enfant, prêt à croire tous les élans du cœur et les donner pour
vrais quand bien même ils ne seraient habillés que d’illusions.
La rose du bonheur m’a été rendue et c’est avec une
sensation proche de l’amour que je l’ai installée entre les pages d’un livre
pour lui donner la forme éternelle du passé qui jamais ne se rend mais surgit,
à point nommé, pour redonner au poète son âme d’enfant.
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