vendredi 1 mars 2024

Le jardin secret de la rose

 


Nanti de victuailles contenues dans un sac de lin, Gwendal se mit en chemin dès les premières lueurs de l’aube.

Prodige allait d’un bon pas, heureux de sentir le vent de l’aventure siffler à ses oreilles.

Le soleil au zénith les incita à faire une pause.

Tandis que Prodige gambadait le long d’un ruisseau, Gwendal attaquait l’excellent pâté  en croute préparé par Maîtresse Dora en buvant un élixir aux fleurs dont elle avait le secret.

Des passereaux et des écureuils tracèrent  l’itinéraire en allant d’églantiers en noisetiers à la reprise des explorations.

A la tombée de la nuit, un jardin entouré de buissons odorants apparut au regard de Gwendal comme le but secret de son voyage.

Il essaya de trouver le moyen d’y pénétrer mais à chaque tentative, une porte se dressait devant lui.

Gwendal s’assit sur un tronc d’arbre, sortit une flûte en roseau de son sac et en joua avec infiniment de mélancolie.

Une porte s’ouvrit alors, découvrant un paysage paradisiaque semé de fleurs.

Prodige laissé à la porte, Gwendal progressa dans cet univers champêtre.

Un puits s’offrit à ses yeux. Il se pencha sur la margelle et découvrit une fleur d’amour emprisonnée dans le corps d’une reine de beauté.

La fleur s’exprima en chantant :

«  Messire, êtes-vous le chevalier blanc qui doit venir me délivrer de ce tombeau humide ? Je suis Rosemonde, placée ici par un enchanteur dont j’avais refusé les avances.

Belle Rosemonde, je peux être ce chevalier car on me nomme Gwendal, Gwen signifiant blanc : on m’a donné ce nom du fait de mon teint clair et l’on m’a nommé prince de Damas puisque l’on m’a trouvé dans un buisson odorant de roses de Damas ».

Après avoir décliné son identité, Gwendal eut la surprise de voir disparaître le puits. Une jeune femme d’une rare beauté se tenait devant lui. Vêtue de pétales de roses, Rosemonde était splendide et jetait un éclat lumineux.

Boutons d’or, pâquerettes, campanules, ancolies et digitales pourpres trouvèrent immédiatement une apparence humaine et se mirent au service de leur reine.

Déplorant l’absence de carrosse pour transporter Rosemonde de manière digne, Gwendal vit soudain surgir de terre un incroyable attelage.

Chevaux créés à partir d’écorces de bouleau avec une crinière faite d’épis de blé mûr, carrosse fabuleux né d’une guirlande de coquelicots et de bleuets incitèrent Rosemonde à prendre place dans l’habitacle garni de banquettes, de tapis et de lambris en palissandre.

Sa dame  d’honneur Pâquerette et son chambellan Tulipier la suivirent pour la servir en cas de besoin.

Gwendal reprit sa monture et il escorta la reine jusqu’à la demeure d’ Angélique où l’attendait son fidèle Bertrand.

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