Il m’est arrivé de faire des remplacements lors de ma carrière pédagogique. C’étaient parfois des professeurs qui subissaient des interventions chirurgicales et avaient besoin d’une personne qui reprenne les travaux entrepris par leurs soins. Un jour, alors que j’en avais presque terminé avec la tâche à accomplir, des élèves sont venues me voir pour me dire qu’elles attendaient de moi l’organisation d’un spectacle de fin d’année. J’ai fait remarquer que le laps de temps imparti était bien court mais face à leur désir j’ai cédé et envisagé un spectacle à la fois poétique et musical.
Une élève était une fan absolue de Karen Chéryl et souhaitait interpréter l’une de ses chansons. J’acceptai sa demande et pour que chacun puisse s’exprimer selon un canevas qui tenait compte des travaux que j’avais conduits, je construisis un scénario à la fois plaisant et poétique, ma marque de fabrique.
Nous avions étudié des extraits de Sylvie de Gérard de Nerval et l’un des textes les plus charmants relatait la rencontre du jeune héros masculin et d’une petite fille qui l’emmenait chez sa grand-mère. Les enfants obtenaient l’autorisation d’aller au grenier, le grand plaisir de leur âge. Avisant une malle, ils trouvèrent des costumes de mariés : ils les revêtirent et lorsque la chère grand-mère vint les trouver, elle laissa échapper ses larmes car il s’agissait de sa robe de mariée et du costume de son époux hélas disparu !
Quelques élèves devraient se relayer pour lire des extraits du récit si charmant et pour rester dans une note musicale, j’exploitai une chanson de Sylvie Vartan que j’aime beaucoup et que l’on n’entend jamais : Tout au fond des tiroirs !
C’était tout à fait l’ambiance des textes de Gérard de Nerval et cette merveilleuse chanson donna le ton du charme inédit de ce petit spectacle qui obtint un vif succès !
Si quelqu’un veut reprendre le flambeau, je lui donne volontiers carte blanche pour que la fête des mamies soit une réussite totale !
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