vendredi 5 décembre 2025

L'art d'escamoter le réel

 

 


Louis Aragon a écrit Le Mentir Vrai. De même, côté informations, il existe une forme de mensonge-oubli si l’on remplace le temps imparti à une nouvelle fondamentale par un pseudo-sujet sans intérêt pour la nation. Les tyrans ont la parole, on transmet leurs propos indécents non -stop et leurs déclarations tonitruantes sont livrées à l’état brut comme l’expression d’une vérité. La victime est perçue comme l’instigateur des troubles dont il souffre , l’agresseur étant magnifié, surtout s’il y a de l’argent à gagner. Bref, on finit par zapper les chaînes d’informations mensongères pour regarder des fantaisies qui se revendiquent comme telles.

Radio Marguerite va remédier à cette tragique situation d’autant plus que des bruits de bottes retentissent à nos frontières.

Soigneusement maquillée et vêtue avec élégance, Mamie s’approcha du micro, prête à rebondir aux rafales de suggestions qui lui seront proposées :

« Quel sujet voulez-vous aborder aujourd’hui, Marguerite ?

Ils sont si nombreux que je peux hésiter face à un tel éventail ; dans ce cloud nébuleux, je sélectionne la vanité des commentaires autour de la composition éventuelle d’un traité de paix.

Dans ma jeunesse, je prenais des notes, je remplissais des carnets de phrases ou de paragraphes des livres que j’aimais et je notais parfois aussi les déclarations des Grands de ce monde. C’est ainsi que j’ai noté une phrase du Général de Gaulle lors d’une conférence de presse où se pressaient des journalistes du monde entier.

Interrogé sur la pérennité d’un traité qui occupait tous les esprits, le général eut cette saillie : «  Les traités, c’est comme les jeunes filles et les roses, ça dure ce que ça dure » !

Ce commentaire cloua le journaliste et l’on passa à un autre sujet.

Cette réflexion, outre son aspect primesautier et gaullien, me semble frappée du bon sens. On devrait s’en inspirer et cesser de parler de tel ou tel autre point d’un traité voué à être jeté aux orties.

Merci pour ce judicieux éclairage, Mamie Marguerite ! Pour détendre l’atmosphère, je propose à nos auditeurs d’écouter l’une de vos chansons préférées J’entends siffler le train de Richard Anthony.

Nous nous reverrons demain pour aborder un autre sujet » !

L’intermède musical achevé, Poucette remercia les auditeurs et leur promit une causerie nouvelle autour de l’actualité, sujet peu abordé en classe.

Elle rangea son matériel et invita Mamie à passer à table pour savourer un bouillon de volaille.

Heureuse d’avoir pu s’exprimer, Marguerite passa une bonne nuit et sa petite fille se félicita de l’excellence de son idée.

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