samedi 27 décembre 2025

La calèche princière de l'amour

 

 



Une calèche attendait le couple princier, Cyrus et Pauline, près de l’embarcadère du port de Calais.

Le couple monta à bord d’un fringant attelage tandis que le voilier reprenait la mer après une halte pour que l’équipage renouvelle ses provisions et acheté de la précieuse dentelle destinée à la future reine des dragons.

En chemin, Pauline aperçut son amie Maud qui marchait sur le bas-côté de la route. Elle la pria de monter dans le confortable réceptacle de la calèche et lui présenta le prince Cyrus, son futur époux.

Maud fut ravie d’apprendre cette bonne nouvelle et elle ne posa aucune question, pensant que les révélations viendraient au fil des conversations prochaines et des possibles réalisations culturelles à visée pédagogique. Du reste, rompue par le voyage, elle ne put résister au sommeil qui l’envahit et ne se réveilla qu’à Maretz, la petite cité natale de Pauline où l’on accueillit son retour avec soulagement.

Pauline présenta le prince avec simplicité et promit des explications qui viendraient en leur temps.

Maud rentra chez elle, confuse de s’être ainsi laissé emporter par un sommeil profond.

Les jours suivants, on prépara une fête pour le retour de Pauline aux doigts de fée.

Le prince se procura un cheval et explora les environs. Il revenait chargé des présents de la forêt, champignons, fleurs, pommes de pin et autres richesses dont Pauline tirait profit en réalisant une nouvelle sculpture ou un ornement pour son château de conte de fée.

Sa nouvelle création fournit des indices sur les détails de son aventure.

Elle sculpta un magnifique dragon, une fée jeteuse de sorts et enfin un beau prince qui ressemblait à Cyrus émergeant de la dépouille du dragon.

Chacun se représenta l’historique de leur rencontre à partir de ces éléments.

Le maire assura Pauline qu’elle ne leur devait aucune explication et il dit au prince que désormais il figurerait au nombre des habitants du village.

«  Nous sommes très honorés, prince, de votre présence dans notre modeste commune et nous vous témoignons notre profonde admiration et notre sincère attachement ».

Sur ces mots, il partit dignement, pressé de mettre la main au fabuleux banquet des retrouvailles.

Plateaux de fruits de mer, waterzoi de poissons, vol-au-vent de crustacés sauce Aurore, chaud-froid de blancs de volaille, pintade aux pêches, cochon de lait farci aux pommes et aux raisins figureraient en bonne place pour le menu.

Concernant le dessert, le maire s’en remettait à l’inventivité des femmes du village et du pâtissier.

Les chasseurs apporteront des magrets de canard aux airelles, du chevreuil en marinade et de la hure de sanglier moelleuse et fondante.

« Nous porterons le surplus aux villages voisins » dit l’édile de la commune, fidèle au blason et à l’ Histoire de la noble cité.

«  De gueules à une rose tigée et feuilletée d’argent » formule illustrant le blason de Maretz inspira les pâtissiers qui tâchèrent de reproduire en pâte feuilletée et en crèmes aux fruits rouges le profil de l’écu symbolique.

Le soir de la fête, une escouade de dragons se posa sur la place ; ils étaient porteurs de présents prestigieux, caramélisèrent des pommes dont ils se régalèrent à la manière d’ Elliott le dragon.

Chacun se rappela alors que les dragons appartenaient à l’univers fantastique et légendaire et que leur rôle protecteur n’était pas vain.

Les enfants caracolèrent sur leur dos et quelques adolescentes rêvèrent de se voir enlever comme Pauline pour revenir au village au bras d’un prince charmant.

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