La clairière aux orchidées
Les journées défilaient à Beauregard, se répartissant parmi
les cris joyeux des enfants et les accents mélodieux des chants d’amour et d’honneur
au royaume.
Le prince Florian était à présent connu pour sa bravoure et
son charme.
Son père avait chargé un vieux forgeron de la forêt de
Brocéliande de lui forger une épée et un bouclier dignes de la lignée du roi
Arthur.
Lorsque l’épée fut remise au jeune homme il y eut des cris d’admiration
tant sa beauté singulière se rapprochait de celle de l’inoubliable Excalibur.
Royale fut le nom qui jaillit du cœur des amoureux fervents
du royaume. Avec une telle épée et un chevalier aussi talentueux et brave, les
terres étaient bien gardées.
Le bouclier n’était pas en reste. Son éclat rivalisait avec
les lumineuses beautés solaires et n’était pas sans rappeler l’origine
stellaire du chevalier Lilian de Beauregard, père de Florian.
Lors de sa première chevauchée, le jeune chevalier eut un
moment de distraction et il se trouva soudain propulsé dans un environnement qu’il
ne connaissait pas.
Il fit halte dans une clairière tapissée d’orchidées aux
tons rosés et mordorés où volaient des papillons bleus.
Se rafraichissant aux eaux d’une source, il vit venir à lui
une magnifique créature qui se présenta ainsi :
« Noble Florian de Beauregard, il y a longtemps que je
t’attends. Je suis Ondine, la fée des sources qu’un mauvais génie a emprisonnée
dans cette clairière, belle je te l’accorde, mais qui est néanmoins une prison.
Je sais qu’un chevalier viendra me délivrer et j’imagine que
tu es cette personne et d’avance je te dis merci ».
Ondine disparut, de même que la clairière et son cortège de
papillons.
Un grondement sourd se fit entendre et un chevalier, tout de
noir vêtu, défia Florian de sa lance.
La lance du jeune homme était un héritage de son père et il
s’en remit à sa bravoure légendaire en chaussant ses éperons.
Le choc fut terrifiant et les deux hommes se trouvèrent
simultanément désarçonnés.
Un combat épique se déroula selon les canons habituels des
combats chevaleresques et Royale tint son rôle tandis que le bouclier aidait le
jeune homme à parer les coups de l’adversaire.
L’issue du combat fut longtemps incertaine mais il se
produisit un miracle : une pluie de fleurs s’abattit sur le chevalier
noir, ce qui l’aveugla et l’empêcha de parer un coup mortel asséné par le jeune
chevalier.
Épuisé par ce combat hors du commun, Florian s’allongea sur
le sol et s’endormit comme un enfant.
Au réveil, il ne restait rien de ce fabuleux combat et la
belle ondine ne s’était pas manifestée.
Florian repartit à Beauregard, tout songeur.
Il ne dit mot à personne de son aventure, croyant avoir rêvé
mais le souvenir d’Ondine fut désormais le rêve de toutes ses nuits.
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