Une belle rencontre
Chaque année, Laura de Beauregard organisait de belles fêtes
au château dont les hommes d’armes et ses chevaliers étaient les hôtes de
choix.
Les cuisines retentissaient de bruits de casseroles et de
marmites et les effluves qui en émanaient promettaient de nombreux délices.
Les distractions, événements musicaux et poétiques, les
danses étaient aussi très attendus mais le clou du spectacle consistait en un
tournoi où s’affrontaient les grands guerriers de la région ainsi que des
invités venus d’autres provinces pour pimenter les combats.
Cette année-là, un chevalier inconnu retint toute l’attention
des chevaliers et des dames revêtues de leurs plus beaux atours.
Il arborait une armure pourpre et or qui étincelait au
soleil.
De haute taille, il dominait tous les autres chevaliers et
chacun se demandait s’il n’allait pas emporter la récompense suprême, une
couronne d’or qui sortait des forges de Brocéliande et qui était, chaque fois,
une création inédite.
Les combats allaient bon train et régulièrement, le
chevalier à l’armure pourpre sortait vainqueur.
Le bras droit de Laura, excellent combattant, le chevalier
de Saumur, à l’armure turquoise, fut le dernier adversaire et s’il combattit
avec panache, il fut néanmoins défait.
Le vainqueur reçut des mains de Laura la fameuse couronne d’or
et pour s’incliner devant sa dame, il se débarrassa de son heaume et l’on vit
alors qu’il était le plus beau chevalier qui se puisse trouver.
Ses cheveux blonds cascadaient sur ses épaules et des yeux d’azur
étincelaient au soleil.
Il déclina son identité, Gabriel d’Occitanie et revendiqua
des terres qui se situaient près d’un château légendaire, celui de Monségur.
Plus tard, dans les jardins de Beauregard, se noua une
romance entre le preux chevalier et la belle indomptable, Laura la guerrière.
« Dame d’amour, je vous demande votre main, à genoux. J’ai
eu connaissance de vos exploits et depuis je rêve de vous rencontrer et je dois
dire que la réalité va au-devant de mon imaginaire : vous êtes si belle
que j’en suis tout ému.
Me donnerez-vous un espoir, gente dame ?
Asseyons-nous sous la tonnelle de ce jardin d’amour et tout
en respirant le parfum des roses, donnons-nous un peu du bonheur d’aimer. »
Laura accéda à ce désir et reçut son premier baiser, ce qui
lui procura une émotion à nulle autre pareille.
Après avoir succombé aux jeux de l’amour, les amants
revinrent au château et se promirent de réfléchir à une issue digne de leurs
rangs respectifs.
Le lendemain, Laura, revêtue de sa plus belle tenue d’apparat
apparut dans la salle de réception du château mais elle eut la désagréable
surprise d’apprendre que le chevalier était parti précipitamment.
De mauvaises nouvelles émanant de Monségur réclamaient
impérativement sa présence.
Il avait laissé sa couronne d’or avec ces mots : « Dame
d’amour, je vous considère comme mienne et je viendrai vous quérir, avec ma
couronne que je vous laisse en gage si Dieu me prête vie. »
Toute languissante, Laura garda ce parchemin d’amour et
rangea la couronne dans son coffre en espérant pouvoir ceindre à nouveau la
chevelure aimée du beau chevalier.
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