Cassandra
Armée par sa seule beauté, auréolée de son intelligence
flamboyante, Cassandra s’en allait, pieds nus, sur les chemins de la destinée,
abandonnant, un à un, comme les pétales d’une rose, les voiles de sa tunique de
déesse.
Parvenue sur les rives d’un lac qui scintillait au soleil,
elle s’assit dans l’herbe, près des roseaux et observa le ballet des cygnes et
des animaux qui formaient le trésor de la nature.
Une oie sauvage vint lui tenir compagnie et Cassandra s’endormit,
la tête enfouie sous son duvet de plumes.
Au réveil, elle s’aperçut qu’elle volait en compagnie des
oies sauvages à l’aide d’un char tracté par des oies vigoureuses en forme de
triangle.
Sa route croisa celle du petit prince et ils volèrent de
concert quelques heures durant.
Le petit prince lui dit adieu car il se languissait de sa
rose et voulait s’assurer qu’aucun mouton ne l’avait mise à mal.
Les oies déposèrent leur amie près d’un palais de marbre
rose et lui dirent au-revoir en reprenant leur position triangulaire.
Des pantoufles de cygne étaient à la disposition de la jeune
beauté. Elle s’en chaussa et chemina sur les routes caillouteuses qui
conduisaient au palais.
Arrivée à destination , elle fut accueillie par un
majordome qui la conduisit aimablement dans ses appartements car, disait-il,
son prince avait été averti de sa venue.
Des dames de compagnie l’aidèrent à mettre de l’ordre dans
sa tenue, mise à mal dans le voyage.
Vêtue avec élégance et les cheveux coiffés et ornés de
roses, Cassandra descendit dans la salle de réception pour y découvrir le plus
charmant des princes.
Le prince Emmanuel se mit au piano et joua quelques airs de
sa composition qui dévoilaient son âme éprise de beauté et d’idéal.
La mélodie était si belle qu’elle s’inscrivit dans la
mémoire de Cassandra et qu’elle y resta comme le flambeau de sa destinée.
Cassandra demeura au palais et n’en partit jamais car les
oies l’avaient portée avec amour vers les rives de la passion qui ne s’efface
jamais.
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