Ombres chinoises
Sur le lac gelé des amours mortes, des ombres épousent la
forme des nénuphars et deviennent des fleurs nacrées et prometteuses d’avenir
radieux.
La fée des rivières perdues se réfugia dans le cœur d’un
lotus et devint lumineuse. Le prince Eloan qui se remettait à grand peine d’un
chagrin d’amour, l’aperçut alors qu’elle dormait, sa longue chevelure dénouée
formant un ruban doré, et en devint subitement amoureux, chassant le souvenir
de celle qui l’avait tant fait souffrir.
« Fée Ondine, je te souhaite mille et un bonheurs, en
cette journée particulière qui marque le début d’une année nouvelle, et je te
voudrais mienne si toutefois tu éprouves une attirance pour ma personne, ce que
je souhaite ardemment ».
La fée se contenta de sourire, ce qui provoqua des remous à
la surface du lac.
Les glaces se brisèrent et la fée emprunta un esquif
légendaire, celui de la Petite Poucette, et elle aborda au rivage, tombant dans
les bras du prince qui l’emporta dans son palais comme s’il se fût agi d’un
trésor.
Retrouvant une taille humaine, la fée Ondine devint
princesse avec beaucoup de naturel.
Les noces furent célébrées avec éclat : la mariée était
si belle que chaque prince eut un pincement au cœur de ne pas connaître un tel
bonheur.
« Chers amis, ne m’enviez pas , si j’ai pu connaître
cet amour hors du commun, c’est parce que j’avais tant souffert que les dieux
de l’Olympe ont voulu m’offrir une compensation à la hauteur de la douleur que
j’avais précédemment éprouvée ».
Après cette mise au point, le prince enlaça son épouse et
ils dansèrent au son des violons jusqu’à la tombée de la nuit, offrande des
amants.
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