Assis sur les bords de l’étang, les amants se laissaient envahir par l’atmosphère féerique de l’onde habitée par les cygnes et les nénuphars.
Diane, mise en confiance, posa sa tête sur l’épaule de Philibert qui lui caressa les cheveux avec infiniment de douceur.
Le vent soufflait dans la roselière où nichaient des palombes venues trouver le repos loin des chasseurs qui les traquaient sans merci pour déguster leur chair en rôtis ou en salmis aux champignons émincés.
Loin de ces perspectives gourmandes, les jeunes gens goûtèrent le bonheur de l’instant. La pluie mit un terme à leur romance et ils cherchèrent un abri.
La cabane d’une palombière leur ouvrit la chaleur de son intime foyer. La cheminée était garnie d’un bois prêt à être enflammé et d’une crémaillère où l’on avait préparé de l’eau, des plantes odorantes et des racines sauvages pour constituer la base d’un bouillon.
Philibert et Diane se mirent à l’ouvrage. Diane découvrit sur une étagère des bocaux de salmis de palombes. Elle en ouvrit un pour agrémenter le bouillon.
L’habitacle de la palombière était spacieux et confortable.
Diane servit le bouillon dans des soupières individuelles venues de la faïencerie de Samadet.
Ils savourèrent ce repas, burent du vin de Jurançon, de l’eau fraîche et se laissèrent envahir par la chaleur du foyer aux senteurs de résine et de pin. Ensuite, ils se couchèrent côte à côte dans un grand lit fleurant bon la lavande.
Le lendemain, heureux d’avoir trouvé un parfait nid d’amour, ils déjeunèrent de café chaud et de brioche.
Ils mirent de l’ordre, laissèrent un message de remerciements aux propriétaires de la palombière, promettant de leur apporter un gâteau cuit à la broche pour leur prochain affût.
Philibert déposa quelques pièces d’or dans une coupe posée sur la table avec sa carte personnalisée de Duc des Andelys.
C’est ainsi que Diane découvrit l’identité de son compagnon.
Ils repartirent vers l’étang, observant le vol des oiseaux et la ronde des sarcelles.
« J’aimerais vivre sur ces rives » dit Philibert et Diane l’approuva.
Ils se résignèrent à rejoindre le bourg, craignant que le village ne s’inquiète de leur disparition.
Ils furent accueillis par un ban de hurrahs et d’applaudissements ; ils se fondirent dans la foule pour exprimer leur reconnaissance.

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