Le banquet des chevaliers
Après avoir passé plusieurs lunes à se remettre de leurs
émotions voire de leurs blessures, les chevaliers convinrent d’une date pour se
réunir afin d’établir le bilan de leur équipée.
La réunion eut lieu au château de Trecesson où la table du
comte de Prunelé était à la hauteur de leurs exploits.
On se régala de porcelets rôtis, de légumes savoureux et de
feuilletés garnis de fromage frais.
La cervoise apporta de la gaieté et délia les langues.
Force fut de constater que les brigands semblaient vouloir faire
régner la loi du plus fort, s’en prenant aux villageois et aux chevaliers
esseulés.
Le comte de Prunelé proposa que l’on organise des raids car
il lui était insupportable de voir leur terre de légende assaillie par des
bandits.
« Nous mettrons bon ordre à ces dévoiements »
jurèrent les chevaliers et l’on établit une ronde affectée à chacun.
Certains de soulager les terroirs de cette lie, les
chevaliers se mirent en devoir de fêter par des chants, des poèmes et des
romances leur victoire absolue sur les ennemis venus de la mer.
Troubadours, ménestrels et jongleurs se succédèrent et une
jeune danseuse au doux nom d’ Aliénor interpréta une danse qui émut tous ces
jeunes hommes jusqu’aux entrailles.
Tiphaine reconnut avec émotion la jeune personne qui lui
avait offert l’hospitalité.
La danse achevée, elle se laissa déclore comme une fleur
coupée, ce qui fit bondir le cœur des chevaliers dans leur poitrine embrasée.
Le comte de Prunelé la combla de cadeaux, la fit asseoir à
ses côtés et l’honora de mille manières.
Aliénor cependant n’avait d’yeux que pour Tiphaine et
lorsque le soir tomba, elle accepta son bras pour faire quelques pas autour du
château.
Compréhensif, le comte anoblit la jeune fille afin de la
rendre digne de Tiphaine et ce furent les prémices d’un amour qui se développa
avec la fougue de leur jeune âge.
Venu seul pour assister au banquet, Tiphaine revint,
accompagné par une femme si belle que chacun, en son manoir, ne songea qu’à l’aimer.
Fiançailles et noces furent programmés et tous les
chevaliers se réjouirent du bonheur à venir d’un couple si bien assorti, tant
par la beauté que par la perfection de leurs talents.
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