Ils dansent enlacés,
le sourire figé. Une rose rouge
palpitant comme un cœur les unit. Ils vivent un rêve, une vie de passion et d’amour
au son de l’accordéon. Le pianiste accélère le tempo. Les amants ont des ailes
aux pieds, ils volent littéralement sur la piste marquetée et cloutée de coins
d’argent qui sont les témoins des serments oubliés, jetés aux quatre vents.
Les mains crispées et
gantées jouent leur solo, se distinguant des corps et des visages par leur
langage muet et harmonieux « Es-tu à moi ? » disent les mains
masculines mais leurs sœurs féminines se dérobent et attendent le point de non
retour, celui de l’appartenance totale qui doit se manifester par un signe
évident, une étoile ou une fleur sublime, témoignage d’amour parfait.
En cette attente, les mains féminines effectuent des
arabesques au rythme de la danse et semblent détachées tout en restant liées.
Dans un ultime trémolo, l’accordéoniste tente de maîtriser le couple et le
conduire sur les rives de la passion assumée mais dans un dernier sursaut, la
danseuse s’éclipse en faisant claquer ses talons, se repoudre pour la forme et
disparaît dans un nuage parfumé.
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