Il était une fois un
petit homme aux yeux de lin, au sourire d’archange.
Sa parole coulait,
argentée, comme les ruisseaux de nos campagnes.
Les loups accouraient
pour lui servir d’escorte.
Les malheureux
reprenaient courage après lui avoir parlé.
C’est alors que, sous
des prétextes fallacieux, l’autorité dont il dépendait lui interdit de
poursuivre sa route.
Le petit homme,
triste, accueillit la sentence mais sa silhouette d’homme roseau se plia pour
devenir aussi robuste qu’un chêne.
C’est que les loups et
les mendiants se tenant tous en un cercle lui avaient fait don de leur énergie.
Le petit homme aux
yeux de lin reprit alors sa route pour rejoindre sur les bords d’un lac
légendaire un homme jeune, de haute taille, au regard lumineux.
Ses mains portaient
encore les stigmates de souffrances occasionnées par des pharisiens du même
acabit.
Les deux hommes se
regardèrent avec émotion puis l’un des deux disparut dans un nimbe d’or.
Le petit homme se
pencha et but avec ferveur l’eau du lac enchanté : en guise de reflet, un
cerf blessé ondoyant le déchargea de sa douleur.
Le petit homme reprit
la route des villes, aidé par un vieux prêtre à la barbe blanche et à la parole
authentique.
Tous deux marchèrent
courageusement, l’un courbé, l’autre droit.
Sur leurs silhouettes fragiles, la main de Dieu pesait
à peine, aussi légère que le vol de l’oiseau.
très beau
RépondreSupprimerj'aime beaucoup la dernière phrase: Sur leurs silhouettes fragiles, la main de Dieu pesait à peine, aussi légère que le vol de l’oiseau.
ça sonne très bien,... c'est vraiement super
Merci pour ce commentaire rafraîchissant comme les rivières qui descendent des collines !
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