Sur des lacs de brume,
mes souvenirs d’enfance éclosent comme autant de lotus nacrés, défilant dans ma
mémoire sous forme de chansons.
Celles que j’ai
entendues quand j’étais toute petite, une chanson douce, susurrée par un Henri
Salvador charmeur que je confondais avec le prince pourfendeur de loups, des
chansons anciennes que de vieilles dames aux boucles d’argent chantaient dans
les banquets d’une voix flûtée prête à se rompre, mais si charmantes, Les Mains
de Femmes, ou plus pathétiques, Les Roses Blanches, toutes ces chansons si
différentes et si merveilleuses dans leur diversité fleurissent dans mon cœur
comme des immortelles. Elles effacent tous les chagrins et donnent à chaque
journée une tonalité vivace qui embaume le mimosa et le lilas.
Des chansons plus
graves, telles le Minuit Chrétiens, qu’un ténor de village entonnait avec force
dans l’église médiévale de mon enfance à la messe de minuit m’ont appris, toute
jeune, qu’une dimension spirituelle était nécessaire à l’équilibre humain.
Toutes ces voix si précieuses s’unissent dans ma mémoire pour me donner la
force qui me manque parfois et m’aident à franchir des seuils douloureux
jusqu’à ce que le chant implose dans ma poitrine comme un acte d’amour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire