Les anges jouaient de
la lyre dans un ciel couleur safran. Répondant à l’harmonie ambiante, sur une
mer inconnue, des cygnes bleus glissaient, devenant femmes-fleurs à chaque
frémissement des vagues. C’était l’escorte radieuse de la barque du Roi Arthur
démuni de sa belle Excalibur et séparé de sa reine, Guenièvre, murée dans un
couvent en expiation de son amour passionné pour Lancelot à l’armure
étincelante, personnage solaire et conquérant.
Mortellement blessé,
allongé sur un catafalque pourpre, le Roi Arthur jetait un regard émerveillé
sur cet environnement féminin sous l’éclat de la lune. Il n’éprouvait aucune
souffrance et sentait qu’il se détachait du monde guerrier de sa jeunesse avec
une intense émotion et croyait enfin vivre.
C’est alors qu’un
cygne déploya ses ailes et l’emporta dans un pays bleu où il attend désormais
qu’on le rappelle.
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