Une rose d’automne en un blanc jardinet
Et
puis toi, mon amour,
Et
puis toi…
Dans
ta robe de dentelle avec des pervenches
Dans
les yeux…
Je
t’aime tant que je m’en vais criant,
Par
les rues noires,
Que
je t’aime à la folie.
Une rose d’automne en un blanc jardinet
Et
puis toi, mon amour,
Et
puis toi…
Dans
ta belle robe chaude tricotée cet hiver
Et
dans tes bras, notre petite Élodie, si belle
Que
je m’en vais par les rues noires,
Chercher
l’impossible travail.
Las !
les ramasseurs de feuilles mortes n’existent plus
Dans
notre vieux Denain ;
La
grande usine a fermé ses grilles mangées de rouille,
Et
toi, mon amour, et toi…
J’hésite
à te dire la vérité, alors je chante,
Je
danse comme un Pierrot fou.
Musique,
s’il vous plaît…
Notre
ville refuse de mourir…
Sur
les marches du théâtre,
Les
vieux mineurs pleurent
Et
les métallurgistes tordent leurs mains brûlées,
Mon
amour, mon amour,
Je
suis comme la ville :
Je
ne veux pas mourir
Mais,
dans la ville morte,
Notre
si bel amour n’est qu’un fantasme d’or,
Mon
amour, mon amour,
J’ai
vendu ta robe de dentelle ;
Faudra-t-il que j’offre mon cœur
À la
banque des riches ?
Mon
amour, dans la ville fantôme,
Il
ne reste que nous
Et
notre bel amour.
Les
pavés sonnent une valse d’épousailles
Et,
dans les rues si noires, notre mort fusera
Comme
une note de lumière.
Une rose d’automne en un blanc jardinet
Et
puis toi, mon amour,
Et
puis toi…
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