La bataille du Fao
Ce fut Harold le sanguinaire qui déclencha les hostilités en
décochant des flèches enflammées sur les tentes des chevaliers de Brocéliande.
Wilfried, Mark, Quentin et William, ses âmes damnées, firent
de même et le camp entier flamba, risquant de mettre le feu à la forêt voisine.
Le souci premier des chevaliers consista à vouloir épargner
la forêt, ce qui les rendit vulnérables.
Tandis qu’ils se précipitaient pour éteindre le feu, les
assaillants s’en donnaient à cœur joie, les prenant pour cibles en lançant
leurs haches de guerre et leurs javelots, faisant souvent mouche.
Quelques corps gisaient à terre et l’on eut du mal à évacuer
les blessés.
De nombreux valets d’épée rendirent l’âme car ils
protégeaient leurs seigneurs, faisant un rempart de leurs corps.
La rivière Fao, nommée rivière d’argent devint pourpre,
reléguant sa légendaire beauté dans les livres d’histoires.
Le corps à corps finit par s’engager sur ses rives et l’on
put admirer les exploits du chevalier de Ponthus, aguerri par sa coutumière
défense farouche de la fontaine de Barenton.
Jehan de La Bruyère montra également qu’il méritait son
récent adoubement et il en fut quitte pour un coup d’épée qui lui zébra la
joue.
Louis de Barenton fit preuve d’ingéniosité. Dissimulé dans
des bosquets de roses trémières, il usait d’une sarbacane sur l’ennemi, usant
ses forces déployées avec brutalité.
Le comte de Prunelé ne fut pas en reste, haranguant et
regroupant les chevaliers éparpillés.
Des cris de guerre fusaient de partout et bientôt ils furent
relayés par des hurrahs victorieux car les chevaliers de l’île de Malte
lâchèrent prise.
Harold comptait de nombreuses blessures car on l’avait
privilégié comme cible, étant donné qu’il était, de loin, le plus belliqueux du
groupe.
Sans demander leur reste, ils repartirent vers la côte,
déterminés à rejoindre leur île natale avec les richesses qu’ils avaient
collectées dans les églises.
Personne ne les regretta et l’on brûla des cierges pour que
semblable bataille ne se reproduise de sitôt.
On enterra les défunts avec dévotion et un prêtre promit de
veiller à ce que leur sommeil ne soit jamais perturbé.
Le comte de Prunelé ne ménagea pas sa bourse et il promit de
faire édifier un monastère où chacun pourrait se recueillir ainsi qu’une école
où l’on raconterait la bataille du Fao en magnifiant les exploits des
chevaliers de Brocéliande.
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