Sous le signe de l’amour
Le bonheur régnait enfin au Pas du Houx et le cœur du comte
Louis débordait d’amour pour l’épouse parfaite qui était sienne.
Gwendoline cousait et brodait à la lumière du jour car des
signes évidents d’enfantement s’étaient déclarés.
Elle suivait les recommandations de son mari en prenant des
pauses dans le jardin d’amour où le comte avait fait installer une balancelle.
Lorsque le berceau garni de voilages brodés et la garde-robe
du bébé furent achevés, l’enfant naquit.
Il était si beau, avec son teint clair et ses cheveux blonds
qu’on le prénomma Dorian.
Nourrices et dames accoutumées aux soins de l’enfance se
relayèrent à son chevet, sous la surveillance attentive de Gwendoline, toujours
la première à accourir au moindre pleur.
Le petit Dorian grandit ainsi sous le signe de l’amour car
son père n’était pas le dernier à participer à l’éducation de ce fils qui
faisait sa joie.
Lorsqu’il fit ses premiers pas, le comte organisa une fête à
laquelle participèrent les bambins du village, accompagnés par leurs mères.
La vie reprit son cours au Pas du Houx et le comte résolut
de s’absenter pour régir ses domaines, quelque peu délaissés depuis un moment.
Du haut de ses deux ans, Dorian resplendissait, la mésange
sur l’épaule.
Ce signe fut apprécié à sa juste valeur.
Blanchefleur n’était plus qu’un lointain souvenir et la
féerie ne se manifestait plus par cet oiseau magique.
De son côté, la belle dame savourait le bonheur d’aimer, s’attendrissant
à la vue des petits Amour et Aurore.
Le chevalier de Ponthus veillait à ce que la fontaine ne
connaisse aucun dommage.
Il avait fait de Jehan son valet d’épée.
Des exercices répétés s’ajoutant aux qualités naturelles du
jeune homme, il envisageait de procéder à son adoubement et d’en faire un chevalier.
Bref, de chaque côté de la fontaine, l’amour et le bonheur
régnaient en maîtres mais pour combien de temps ?
Un nuage noir, porteur de mauvaises nouvelles, flotta
au-dessus de Brocéliande, menaçant de délivrer mauvais génies et orages d’enfer.
Chacun voulut croire que ce nuage prendrait une autre
direction pour laisser le bonheur perdurer dans les landes enchantées mais nous
savons, au plus profond de notre cœur, que le bonheur est fragile et qu’il
peut, sans cesse, être remis en question.
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