La naissance d’un petit prince
Au château de Ponthus, on attendait un heureux événement.
Blanchefleur avait eu la certitude que le don de Merlin était bel et bien
concret. Sa jeunesse éternelle n’était pas un vain mot.
La naissance de l’enfant, un adorable petit garçon, que l’on
prénomma Amour tant sa perfection était évidente, fut fêtée avec des chants et
des danses rituelles.
Un banquet célébra sa venue au monde et un barde composa une
ballade qui fut si appréciée qu’elle fit le tour de Brocéliande, arrivant ainsi
aux oreilles du comte Louis.
Le nom de la mère étant cité avec une incise sur sa jeunesse
et sa beauté, Louis apprit que sa dame d’amour tant chérie avait oublié leur
passion et qu’elle avait vogué vers d’autres cieux.
La naissance d’un fils constituait la plus belle des preuves
de cet amour nouveau et le nom choisi pour l’enfant révélait la filiation de la
merveilleuse Blanchefleur et du légendaire chevalier de Ponthus.
Le cœur crispé, Louis s’attacha à la charmante Gwendoline
qui ne songeait ni à des ailleurs mythiques ni à des amours relevant de la
légende.
Au château de Ponthus, le petit prince Amour grandissait,
joignant le charme et la sagesse à la beauté.
Une jolie calèche attelée à des poneys, conduite par un
jeune cocher encore adolescent, le conduisait dans le parc.
Des jeunes filles chargées de son entretien et de ses jeux
vivaient dans un castel situé sur le domaine.
Une immense salle de jeux comprenant divers jouets fabuleux
formait une enceinte réservée à l’enfance.
Blanchefleur s’y rendait souvent, un ouvrage de couture ou
de broderie à la main, admirant la créativité de cet enfant génial qui portait
assurément le signe de Merlin.
Elle était d’autant plus heureuse que le désir du chevalier
était toujours aussi vivace à son endroit.
Caresses et joutes courtoises étaient toujours de mise et elle ne fut pas étonnée
de constater qu’elle portait à nouveau un enfant.
Loin d’être jaloux à la perspective d’avoir un petit frère
ou une petite sœur, le prince Amour se réjouissait de cette perspective et pour
la venue de l’enfant, il conçut et réalisa un joli manège floral et musical
pour aider le bébé à trouver le sommeil, témoignant ainsi de sa précocité en
matière d’éveil et de son ingéniosité.
Ce fut une petite princesse qui vit le jour et on la prénomma
Aurore tant elle évoquait par sa fraîcheur et la délicatesse de ses traits, la
déesse aux doigts de roses.
On ajouta une aile au pavillon réservé aux enfants et
Blanchefleur redoubla d’imagination pour la création d’une garde-robe enfantine
et princière, destinée à cette enfant issue d’un regain amoureux.
Les jours passèrent comme un enchantement et le chevalier de
Ponthus reprit la garde de la fontaine de Barenton qu’il avait un peu délaissée
pour vivre pleinement la passion dévorante qu’il vouait à son épouse.
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