Frère Alain reçut de nombreux pénitents dans son confessionnal et il recueillit des témoignages intéressants pour l’enquête. Cependant, fidèle à son serment, il ne livra pas ces révélations à l’état brut aux gendarmes.
Il leur donna néanmoins une orientation précieuse : il fallait diriger les enquêtes dans la montagne, là où on l’on trouvait des edelweiss et des chamois.
Les gendarmes firent venir des chasseurs alpins qui, prétextant un entraînement préolympique, sillonnèrent la haute montagne.
C’est ainsi que l’un d’eux, Florian de Hautecombe, aperçut une crevasse qui allait en s’élargissant en profondeur. Il s’engouffra dans le couloir cristallin et aboutit dans une grotte où il découvrit le malheureux poète enchaîné mais vivant.
Les services médicaux furent alertés et l’on emporta Flavio Montebello en hélicoptère pour le remettre aux bons soins hospitaliers.
L’examen médical s’avéra rassurant. Certes, le jeune poète avait subi des violences mais aucun organe vital n’était atteint.
Dans la mesure où son alimentation n’avait pas été régulière on jugea préférable de lui administrer une perfusion vitaminée et on ajouta un sédatif étant donné l’état de choc dans lequel il se trouvait.
Il dormit quelques jours et, au réveil, il semblait avoir perdu la mémoire.
Afin de provoquer un électrochoc naturel, on pria Violette de venir le voir.
Un gendarme porteur de la lettre écrite par le jeune homme peu de jours avant sa disparition, accompagnait la jeune fruitière.
Flavio ne la reconnut pas. On lui fit entendre le message contenu dans la lettre mais là encore, il demeura coi.
« Est-ce vraiment moi qui ai écrit de telles sornettes » finit-il par dire.
Blessée dans son amour propre, Violette protesta en rétorquant quelle avait apprécié la teneur du message, même si elle n’avait pu y répondre avec la flamme exigée.
« Vous voyez bien que ce sont des sottises puisque vous n’avez pas répondu » précisa le jeune homme puis il ajouta qu’elle était très belle et que ces lignes avaient certainement été écrites par un amoureux sincère.
Violette prit congé suivie par son mentor porteur de la lettre mais au moment où elle franchissait la porte, le convalescent murmura « Vous reviendrez n’est-ce pas » ce à quoi elle répondit positivement.
Elle s’enquit des horaires de visite et s’entendit dire qu’elle avait carte blanche au vu de la perte de mémoire du jeune homme.
« Je reviendrai avec du pain et du fromage de ma fabrication annonça-t-elle. S’il ne se souvient pas de moi, ses papilles reconnaîtront peut-être mes produits » et sur cet engagement, elle rentra chez elle.
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