Dans le bleu de la
Nuit, les lucioles éclairent la route du poète qui suit une étoile, la sienne,
celle en laquelle il croit depuis toujours.
Il est seul et il rêve. Fier de sa solitude,
il ne voit pas ceux qui l’ont précédé et ceux qui le suivent.
Mais soudain un accord
de harpe suspend sa pensée. Dans un buisson ardent où nichent des mésanges, il
voit fleurir une rose qui se développe et devient une femme, sa Muse, son Elsa
aux yeux bleus.
Il voudrait l’embrasser
mais la belle ne se laisse pas séduire aussi facilement, elle court d’un pas
aérien et l’entraîne sur des chemins fleuris.
Enfin le rythme
ralentit et le poète peut se reposer, la tête pleine de mots qu’il lui faut
enchâsser sous peine de les perdre. Son Elsa lui tend un parchemin où il note à
la volée les pensées vagabondes auréolées de boutons d’or et de pâquerettes.
Une marguerite des champs essaie de le distraire mais en vain ! Le poète
écrit et se sent pousser des ailes.
À peine a-t-il terminé son Ode à l’Amour qu’il pense à sa Muse
mais elle s’est enfuie, laissant des pierres de lune sur son passage.
Alors, seul, il repart chez lui, conscient d’appartenir
à une grande famille, celle qui sème des mots aux quatre vents pour que vivent
les hommes sous l’arc-en-ciel des royaumes bleus.
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