Il était une fois une princesse
endormie dans un livre de contes. Une pluie d’étoiles la réveilla et la belle
Marie-Aurore quitta son état d’encre turquoise et de parchemin en feuilles de
riz pour s’élancer à la recherche du bonheur.
Elle était vêtue d’un
ensemble ancien, chanvre et lin brodé de roses et de pivoines et cette
composition, riz, chanvre et lin surbrodé de fleurs qui rappelaient son teint,
l’encre turquoise s’étant fixée dans ses beaux yeux, faisait de la princesse la
plus belle femme du royaume.
Les hommes qui la
croisaient en perdaient presque la raison. Heureux d’avoir pu contempler une
telle splendeur, ils rentraient chez eux, trouvaient un prétexte pour s’isoler
afin de revoir en pensée, encore et encore les détails de celle qu’ils n’oseraient
aimer tant sa beauté la rendait inaccessible.
Tandis que le soir s’apprêtait
à tomber, Marie-Aurore aperçut au loin une maison de paille ornée de bouquets
de bleuets et de coquelicots.
Il flottait un parfum
de blé et de crème légère. La princesse entra dans cette résidence peu commune
mais y trouva un décor charmant et un confort inattendu.
Pour s’étendre, il y
avait un hamac tissé de roseaux entrelacés. Elle s’y étendit et respira cette
odeur qui lui était étrangère, celle d’une demeure qui fleurait bon les fruits
de la terre.
Elle s’endormit d’un
sommeil léger, ouvrant parfois les yeux à la manière d’un chat car elle
craignait de revivre l’hypnose qui l’avait précipitée dans un livre contre son
gré.
Bien lui en prit car
un filet à papillon s’abattit sur sa frêle personne. D’un mouvement rapide,
elle échappa au piège et s’enfuit en se fiant aux lueurs de la lune, des
lucioles et aux étoiles qui s’accrochaient dans les feuillages donnant aux
arbres l’apparence de flambées lumineuses.
Un carrosse d’or se
porta à sa hauteur, la porte s’ouvrit et elle n’eut qu’à se hisser dans l’habitacle
parfumé.
Un jeune homme aimable lui tendit une cape de satin
rose assorti à son teint. Elle s’y blottit amoureusement et tous deux se
laissèrent bercer par ce beau carrosse qui filait comme le vent avec l’aide de
licornes dont la crinière tressée reflétait l’opale lunaire, la pierre des
amants et ils allèrent au bord d’une mer turquoise où ils vécurent enfin un
amour infini auréolé d’écume blonde et d’éclats de soleil.
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