À l’ombre d’un tulipier, je l’ai
reconnue à sa tunique d’organdi, mauve et argent, la déesse Flore venue
célébrer le Printemps.
Nous avons établi de
solides liens d’amitié, parlant notamment des revers de la modernité et du refus
d’observer les sages mesures visant à préserver l’équilibre de la Nature.
Les fées des environs,
dryades et naïades nous ont rejointes ainsi que l’escorte ailée de tourterelles
et de chardonnerets.
Dans une envolée
lyrique, les princes du Slam se sont exprimés, rendant au Printemps la légitimité
du peuple surmené des villes où subsistent les cicatrices du passé. Tout ce
joli monde a redonné des couleurs à la déesse qui s’est mise à danser. Nouvelle
Esméralda, elle a offert à ses admirateurs la théâtralisation de son amour
universel.
Venus de loin, des
danseurs brésiliens sont entrés dans la ronde, Bernard Lavilliers et Nara
Lisboa Lotado chantant les refrains de Rio. La Capoeira a fait une apparition
remarquée, les danseurs s’esquivant avec grâce et force sous les rythmes
ancestraux.
La déesse du rêve pour
mieux briller au milieu de cette cour des miracles, réussie cette fois. Pas d’éclopés
ni d’aveugles, toute l’assistance était marquée par le sceau inaliénable de la
Beauté.
Alors rassurée, j’ai repris le chemin de la maison des
contes où je séjourne : le Printemps est là, je peux en témoigner et j’écris
sur le champ le récit de ma rencontre avec la déesse Flore, couronnée d’aubépines
et de fleurs de magnolia.
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