Les baladins du rêve
Aurélien et Lucile vécurent des moments enchanteurs à
Puymirol. Ils profitèrent de l’excellence du gîte et de la gastronomie de l’
Aubergade et ils baignèrent ainsi dans une ambiance féerique qui décupla leurs
facultés réceptives de la création et de la fantaisie.
Lucile se fit faire des costumes somptueux pour interpréter
les personnages fabuleux du répertoire de l’opéra et Aurélien se procura des
tourterelles afin de mettre au point des numéros de magie poétiques et
magistraux.
Parfois ils se rendaient sur la place de la bastide pour s’y
produire devant des habitants charmés et éberlués.
Les spectateurs d’un jour les applaudissaient à chaque
prestation et de nombreuse personnes se rendirent en ce lieu, espérant les y
trouver.
Un jour une personne ressemblant à s’y méprendre à la fée
des Lumières en dépit de son déguisement se glissa parmi les badauds.
C’était bien elle en effet car elle avait fini par résoudre
l’énigme de la disparition de nos deux fugueurs et s’était téléportée dans cet
univers dont elle apprécia la beauté et l’imaginaire taillé dans la pierre.
Lorsque le spectacle fut terminé, elle accosta le couple
pour le féliciter de la prestation de qualité dont ils avaient fait montre.
« Chers enfants, je ne vous tiens pas grief de votre fugue
car vous avez démontré l’étendue de votre talent dont notre école est à l’origine.
C’est la plus belle façon de porter haut les couleurs de notre établissement de
charme et j’approuve votre choix de vivre des jours heureux et enchanteurs dans
cette magnifique bastide propice au rêve.
Néanmoins je dois vous rappeler votre devoir : vous
appartenez à notre école pour avoir été choisis parmi tant de candidats et à ce
titre, vous nous devez obéissance.
Je n’aurai pas la cruauté de vous ramener de force dans
notre établissement mais je tiens à ce que vous veniez nous rendre visite et
que vous participiez à un panel de cours qui vous permettront d’améliorer vos
prestations artistiques.
Par ailleurs vous en profiterez pour donner de vos bonnes
nouvelles à vos parents car je n’ai pas eu la cruauté de les avertir de votre
départ précipité.
Adieu donc chers enfants et à bientôt car je ne doute pas
que mes paroles, frappées au coin du bon sens trouvent un écho dans votre cœur ».
La fée disparut non sans avoir lancé aux baladins des pièces
d’or et quelques pierreries qui firent l’admiration des spectateurs du jour.
On en fit une légende et lorsque les baladins eurent disparu
sans laisser d’adresse, on se dit sous le manteau qu’ils avaient trouvé une protectrice
digne des mécènes de jadis et l’on se mit à espérer leur retour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire