Mariage dans le Haut Pays
Jamais le prénom de Maxellende ne fut aussi bien porté que
par cette jeune fille, issue de l’école des enchanteurs, qui magnifiait avec
brio l’étymologie de ce mot puisant dans ses racines latines la signification
de « grand ».
Humble à souhait cependant, l’étoile du groupe trouva encore
des ressources pour rehausser son talent qui était déjà considérable.
Des cœurs naquirent spontanément de ses doigts inventifs, ce
qui provoqua un amour supplémentaire pour ses feuilletés qui devinrent si
populaires à l’estaminet de la ville qu’elle demanda à un potier de créer des
moules pour la réalisation de produits qui témoignaient de son amour pour
Sylvain.
Le stage d’immersion dans le pays du Nord touchait à sa fin
mais la fée des lumières consentit à ce que cette élève de renom restât dans la
commune qui lui avait valu la notoriété.
De plus, grâce au consentement des parents de la jeune fille,
un mariage se profilait et il promettait d’être une réussite puisqu’un amour
sincère et partagé brillait dans ce village où les valeurs ancestrales étaient
au rendez-vous.
Maxellende s’installa dans une modeste maison dont le seul
luxe consistait à posséder une cuisine confortable et fort bien équipée.
C’est là qu’avec l’aide et la complicité d’une jeune
villageoise, Manon, qu’elle avait formée à son image, elle fabriquait les
créations commandées par les commerçants de la ville dont le cœur devint un
second emblème fort prisé.
De son côté, Sylvain travaillait avec ardeur car les commandes
pleuvaient et il s’en réjouissait : de cette manière le mariage projeté
serait une réussite totale et il faisait construire en lisière de la forêt une
maison de rêve avec des ateliers attenant à la magistrale façade pour que leur
union se concrétise sous les meilleurs auspices.
La fée des lumières contribua à la conduite des travaux,
heureuse de voir le talent de l’école porté au plus haut niveau.
Enfin on en vint aux préparatifs de mariage et l’on commença
par la création d’une robe de mariée qui était taillée dans une pièce du fameux
tulle de Caudry dont la jeune fille était native.
Un motif supplémentaire agrémenta cette robe d’un jour,
unissant les deux symboles des époux, à savoir une forme ronde à l’image du
tonneau et un cœur brioché en apparence pour rappeler les talents de la future
épouse.
Une calèche décorée de lys blancs et de fleurs des champs
était destinée à la mariée tandis que Sylvain projetait de faire une arrivée
triomphale sur un beau cheval d’apparat.
La fée conduisit sa filleule à l’autel et Sylvain, à l’issue
de la cérémonie, glissa au doigt de son épouse un anneau d’or fin qu’elle
pourrait, à son gré, garder en pétrissant la pâte.
La fête fut des plus réussies et l’on put remarquer que
Manon, digne demoiselle d’honneur de la mariée, n’était pas insensible au
charme d’un jeune participant à la cérémonie, Victorin dont certains
prétendaient qu’il était le plus bel homme de la paroisse.
C’est sur cette note heureuse que les mariés prirent congé
de leurs invités et qu’ils se rendirent dans la belle maison forestière pour
célébrer en toute intimité le bonheur d’être deux.
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