Voyage au pays des beffrois
Pour parfaire l’ouverture de l’école sur le monde, la
directrice, Fée des Lumières décida d’organiser un séjour dans les terres du
nord, réputées pour leur bonheur de vivre, leurs riches terres agricoles et
leurs industries qui témoignaient d’une rare inventivité, notamment dans le
monde de la dentelle, allant du tulle pratiqué sur le métier à tisser de Caudry
jusqu’à la dentelle de Valenciennes, réputée pour sa finesse et l’originalité
de ses motifs.
Les arts de la table étaient également mémorables et les
tablées gourmandes réunissaient des amateurs de cervoise, de tartes fabuleuses,
aux fruits, avec une préférence pour le pruneau, à la cassonade, à la crème et
autres appareils qui en faisaient des délices assurés.
Mais c’est surtout le carillon des beffrois qui méritait d’être
entendu car ces prouesses musicales faisaient de ces merveilles de pierre une
exception ouvragée et artistique.
On venait de loin pour les contempler et lors de fêtes
populaires, les ducasses où l’on aimait les manèges d’enfants, les amusements
bon enfant, la musique céleste de ces beaux témoins de l’ingéniosité des
ingénieurs de la région accompagnait gaiment les amateurs de danse et de joie.
Les géants que l’on promenait lors de festivités liées aux
fêtes locales amusaient petits et grands et l’on appréciait également les
récits d’aventures burlesques d’un personnage malicieux créé pour plaire et
témoigner de l’auto dérision de ce peuple qui aimait la galéjade sous toutes
ses formes.
Cafougnette puisqu’il faut le nommer déclenchait rires et
sourires et l’on peut déplorer qu’il ne soit pas suffisamment à la mode, dans
la mesure où il ne faisait rire qu’à ses dépens et jamais à l’encontre d’autrui.
La fée des Lumières dut se montrer drastique dans ses choix
car les préposés au stage d’immersion dans le nord étaient nombreux. Elle
promit aux déçus qu’il y aurait une seconde session et qu’ils auraient la
préférence.
Maxellende, originaire de la région et élève méritoire des
cours de cuisine, fut heureuse d’avoir été sélectionnée car elle avait hâte de
confronter le savoir et la pratique acquis dans les cours aux savoirs
ancestraux dont elle savourait, enfant, les gourmandises, les gaufres,
gaufrettes du jour de l’an et tant de merveilles dont elle gardait le goût
sucré sur les lèvres.
Julia et Noëlle, élèves en art de la dentelle furent
enchantées d’avoir la chance de pénétrer dans les ateliers du métier jacquard
où l’on sortait des pièces de tulle mémorables et aériennes.
Alban qui pratiquait la lutte se réjouit de pouvoir
rencontrer des athlètes dont la force était remarquée dans les fêtes de
village.
C’est ainsi que le petit groupe d’adeptes des arts pratiqués
dans le nord arriva à Maroilles, joli petit village dont le fromage était
renommé.
Gageons qu’ils connaîtront de belles aventures et qu’ils s’enrichiront
des connaissances de ce terroir où l’on aime fraternellement ceux qui viennent
d’ailleurs, avec le sourire et les charmes de l’hospitalité.
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