Le vent dans les bambous
Dans la bambouseraie, les oiseaux pépient, chantent et
improvisent des arias que les meilleurs danseurs s’ingénient à suivre, pas
après pas, sur pointes et pas de deux.
La ballerine Ludmilla Tchekova interprète le rôle d’une héroïne
du Lac des Cygnes tandis que les oiseaux délaissent les bambous pour l’escorter,
à l’imitation des amis de Cendrillon, dans l’animation de Walt Disney, l’enchanteur
du siècle dernier.
Les oiseaux sont de retour et ils sont les annonciateurs des
temps nouveaux.
Dans les océans, les dauphins se montrent à nouveau car ils
échappent au sillon meurtrier des bateaux de croisière, stoppés par le
confinement qui frappe aussi les amateurs de plaisirs et de voyages.
Reine en mon jardin, j’égrène les jours au rythme des perles
de mon chapelet et je prie pour que cette folie furieuse qui règne sur le monde
s’arrête enfin ou trouve, au moins, une accalmie.
Je laisse des grains de millet, de blé et de sésame dans la
cage aux oiseaux qui sert de garde-manger à mes amis de la bambouseraie et je
suis heureuse en songeant que les ortolans échappent aux gourmets qui rêvent de
les déguster comme une bouchée de choix.
Le vent souffle dans les bambous et me rappelle celui qui
soufflait dans les saules, réveillant des animaux personnifiés, Rat, Taupe,
Crapaud, les héros d’un roman anglais, suscitant l’amour de la nature et
promouvant la chaîne indestructible de l’amitié.
Les temps nouveaux sont annoncés, ce sont des pages à écrire
où les comptes ne seront plus en première ligne.
Que revienne le temps des sources, des chants et de l’amour !
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