La rivière de perles
Au-delà d’une cascade de roses, de perles et de paillettes d’or,
s’étendait un royaume fluvial dont les sarcelles et les cygnes étaient en
majesté.
Marjolaine, riveraine d’une rivière où abondaient des
coquillages où profileraient des perles d’eau douce, nommée rivière de perles
pour cette raison, se décida à partir à la recherche de ces précieux
coquillages pour faire de ces perles des colliers précieux destinés aux belles
dames du royaume.
Elle s’installa dans une confortable embarcation guidée par
un marinier compétent.
La barque glissait sur les eaux claires de la rivière et
Marjolaine scrutait le courant des sources pour déceler la présence de ces
précieux coquillages qui lui apporteraient, grâce à son talent, une petite fortune.
Soudain un vent s’éleva, balayant tous ses espoirs de
richesse.
Le marinier fit preuve de courage et de compétence et la
fragile embarcation fut mise à l’abri de la tempête en s’ancrant dans une
crique.
Les deux passagers de la barque se réfugièrent dans une
grotte confortable qui semblait destinée à accueillir des naufragés.
Après avoir fait sécher leurs vêtements trempés par la
pluie, le marinier et la jeune fille se rassasièrent de fruits et de crèmes
laiteuses disposées dans des coupelles et burent des boissons aromatisées à la
rose et au jasmin.
Cet intermède gourmand achevé, Marjolaine eut la joie de
découvrir dans une corbeille une provision de perles qui n’attendaient que des
doigts industrieux pour en réaliser des montages précieux.
Elle se mit immédiatement au travail, entrelaçant des
perles, des paillettes d’or et des ornements floraux diversifiés, ce qui
aboutit à des créations magnifiques qu’elle n’aurait pas pu réaliser dans sa
modeste demeure.
Ce travail achevé, elle s’endormit et rêva qu’un génie,
celui de la rivière la prenait dans ses bras et l’embrassait avec passion.
Elle s’éveilla pour constater que ce n’était qu’un rêve.
La pluie avait cessé et le marinier qui était resté jusqu’à
présent silencieux suggéra que l’on reprenne le cours de la vie et que l’on
rejoigne la rive de leur point de départ.
Marjolaine fut ravie de quitter cette grotte et nantie de
ses précieux colliers, elle reprit le chemin du retour.
Ses colliers firent fureur, on se les arracha et un jour, un
jeune homme qui ressemblait au génie de son rêve vint lui demander sa main.
Pour toute réponse, elle se jeta dans ses bras et se
retrouva sans surprise dans un palais proche de la crique où elle s’était
abritée.
Le prince Azur était aussi le génie de la rivière de perles
et il garda jalousement auprès de lui la douce Marjolaine qui ne fit de
colliers que pour les enfants qu’elle eut pour que perdure la richesse de la
rivière, au fil des ans.
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