Quand les loups vivent de vent
Quand les loups vivent de vent, les landes frémissent et se
couvrent de fleurs prématurées et immortelles.
Marlène, les cheveux dénouée, en robe Liberty et en sabots
de bois de rose court, à la recherche du prince qui se cache dans les roselières.
Elle longe la rive, tenant son canotier à deux mains pour qu’il
ne se joigne pas au fil de l’eau et elle chante pour apaiser les oiseaux qui se
cachent dans les buissons, craignant qu’un amateur de chasse et de cuisine
défendue ne se manifeste pour leur malheur.
Une mésange choisit de se poser sur l’épaule de la jeune
fille et ces deux êtres innocents cheminent avec le désir de trouver un peu de
paix sur les chemins qu’aimait Jean-Jacques Rousseau dans ses Rêveries du
Promeneur Solitaire, essai si bien écrit que l’on devrait en apprendre des
pages en guise de bible des amants de la nature.
Un carnet à la main, en imitation du grand maître, Marlène
prend quelques notes et y joint des fleurs dont elle constituera les prémices d’un
herbier.
La mésange finit par s’envoler, jurant de revenir lors d’une
prochaine promenade de la jeune fille qui remplace les perles par des gouttes
de pluie, irisées de lumière.
Marlène recueille des œufs de sarcelle fraîchement pondus et
elle les rapporte chez elle pour en faire une magnifique omelette agrémentée de
champignons des prés.
Le soir, à la veillée, elle se remémore les moments-clés de
sa promenade, composant un écrit symphonique à partir de ses notes.
Ce travail terminé, elle regagne sa chambre et s’endort en
rêvant des découvertes qu’elle fera demain, en compagnie de son amie la
mésange.
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