Rue de la poésie
Rue de la poésie, des amants se cherchent, Aragon cherche
son Elsa, Ronsard, son Hélène et Victor Hugo, sa Juliette.
Quant à moi, si j’ai trouvé un poète, je l’ai aussitôt perdu
pour m’appuyer sur l’épaule d’un mari fidèle et aimant.
La poésie a ceci de particulier qu’elle magnifie les
attraits de l’être cher avec des mots.
J’ai longtemps cru qu’il me suffirait d’appliquer les
préceptes d’André Breton pour trouver l’amour fou mais je suis allée de
déconvenues en désespoirs solitaires, déçue de n’attirer, en fait d’amour fou,
que des voyous en mal de romantisme des rues.
J’ai parfois joué le jeu, pensant que mon destin était ainsi
tracé mais j’ai du fuir car, sous la chemise à jabots, le cœur ne battait que
par intermittence et le regard qui se voulait doux se voilait d’éclairs fauves.
Je n’ai pas l’âme d’une dompteuse et il m’est arrivé de
perdre un être cher pour n’avoir pas voulu lutter.
Et c’est ainsi que j’ai jeté par brassées, toutes les roses
fanées de mon cœur dans mes contes et légendes en leur redonnant leur éclat
initial.
Rue de la poésie, Pierrot aime Colombine mais Arlequin
veille à récolter les fruits de cet amour volatile comme les pivoines de mon
enfance, au parfum subtil et ensorcelant.
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