Le Palais Oublié
Près d’un lagon aux belles eaux turquoise, un palais, un
palais oublié semblait attendre son prince charmant ou sa belle au bois
dormant.
Des ombres qui ressemblaient à des hologrammes s’y
croisaient, la jeune fille à la perle, au teint laiteux et aux sages vêtements
qui disparaissaient dans l’opale de la perle et la luminosité de beaux yeux
bleus qui rappelaient l’origine céleste de la beauté, la belle jeune fille,
couleur d’ébène, au corps sculptural, drapé dans une semi-nudité, se dirigeant
vers la rivière et la jeune fille au chapeau du temps des cerises et de ses
ritournelles charmantes, menant parfois, il est vrai à la révolte ou au
désastre comme dans Casque d’Or.
Je me suis promenée dans ce palais aux mille détours puis je
me suis aperçue que j’étais également l’une de ces héroïnes, mi- Anastasia
Philipovna, mi-Clélia, au destin également dramatique.
Après ce constat, je me suis enfuie de ce palais somptueux,
dédaignant ses festins et ses divertissements de nature orientale et je me suis
retirée dans une humble demeure avec un beau jardin et un parc habité par les
oiseaux et, en fait de prince charmant, j’ai guetté l’arrivée des oies sauvages
et des grues qui strient le ciel de leur formation en triangle et sur la table
du jardin, j’ai installé un nichoir pour accueillir et nourrir les oiseaux.
Le palais oublié reste néanmoins dans ma mémoire et je m’y
promène parfois en prenant soin de ne pas me laisser enfermer, comme Dédale,
dans le labyrinthe de mes pensées et je m’en échappe, plume à la main, pour
noter la magnificence du rêve.
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