A la recherche de la rose éternelle
Sur les chemins du rêve, j’ai cherché la rose éternelle,
celle qui resplendit sur le smoking d’un partenaire mondain comme à la
boutonnière d’un artisan à la recherche de sa muse, celle qui lui inspirera la
création d’une rose-bijou, étoffant le bois d’ébène qu’il manie de sa gouge
avec dextérité.
Mais c’est sur un simple talus, dans un parterre de
marguerites que je l’ai découverte et j’ai fait appel au petit prince et à son
dessinateur pour lui offrir une armure et une boule de neige pour l’immortaliser.
Ses pétales veloutés et parfumés m’enivrent et mes rêves s’envolent
en nuages capricieux qui délimitent un royaume fabuleux où toutes les femmes
sont des roses face à des brins de muguet, leurs fiers cavaliers.
Comme dans le bal des fleurs, célèbre outre-manche, ces
merveilles florales entourent la reine qui descend tout juste de son carrosse-citrouille
tracté par des chevaux-souris.
Mais où est le prince ? dit Alice, dans sa jolie robe
bleue amidonnée au lapin blanc agité, regardant sans cesse sa montre de
gousset.
Il n’y a pas de prince dit-il en s’enfuyant car tôt ou tard,
ils finissent toujours par gâcher les fêtes en choisissant pour reine du bal
celle à qui on ne pensait pas et qui engendrera des guerres dignes de celle qui
opposa les Troyens et les Grecs.
Ne soyez pas aussi pessimiste répondis-je mais le lapin
blanc avait déjà disparu derrière un massif d’hortensias.
Il ne me reste plus qu’à prendre le thé, je suppose, avec le
chapelier fou et le lièvre de Mars dis-je non sans une certaine mélancolie.
J’ai donc préféré rejoindre mon domaine où je guette chaque
jour le passage des palombes, me promenant dans la roseraie et les allées du
jardin.
Je prends note de tous les embellissements et je m’endors en
rêvant de cette rose surnaturelle, celle qui doit apporter l’amour sur la
terre, au nom de tous ceux qui chérissent la paix et le bonheur de son
prochain.
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