Cincinnatus
Edouard aux mains d’airain quitta son ministère pour
rejoindre sa ville portuaire chérie.
Pour lui succéder, on avança des noms.
On espérait un Jean Jaurès à la parole cadencée par l’amour
de la justice, auréolée de rhétorique et
d’images bouleversantes mais ce fut un digne émule de Cincinnatus qui apparut à
la lumière des citoyens ébahis, avec une escorte de ministres choisis pour
faire mouche dans un temps raccourci de 600 jours.
A chaque Prime Minister, sa croix de feu : aujourd’hui,
nous assistons, attristés et consternés à l’incendie de la cathédrale de Nantes
dont on avance une hypothèse criminelle.
Le grand orgue est détruit et c’est l’angoisse la plus folle
qui nous étreint.
Qui peut vouloir ainsi frapper au cœur notre pays ?
Je laisse Cincinnatus mener l’enquête avec l’énergie qu’on
lui connaît à présent.
Dans ces temps ô combien troublés, on attend de lui que, tel
le Cincinnatus de l’époque romaine, arraché à sa charrue pour sauver Rome des
prévaricateurs et des barbares belliqueux, désireux de s’emparer de la capitale
pour ses richesses, il vienne consolider la nef égyptienne de Paris et renouer
les fils de la trame territoriale de notre pays.
Vaste champ d’investigations ! Ce sont des travaux d’Hercule
qui lui sont proposés en vérité et s’il parvient à rétablir ne serait-ce qu’un
semblant d’ordre, il gagnera pour le moins, le droit de rester en poste
pérennisé plutôt que de rejoindre, comme son modèle, son champ pyrénéen !
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