Dans l’orient de tes
yeux, j’ai vu un paon en majesté frémir de tous ses ocelles lumineux et je m’y
suis perdue.
À mon éveil, l’alouette chantait
tandis que mon bel amant s’en était allé au bord de la rivière pour saisir des
poissons d’argent. De retour, il les prépara pour m’en faire un don sacré, m’unissant
aux forces des sources blondes qui jasaient sur les pierres vives.
Et les nuits ont
succédé aux nuits, faisant de moi une déesse jusqu’à ce que ce bel amour se
disperse dans les feuilles des saules.
Alors je suis restée
au bord de la rivière et j’y ai vécu des journées dorées, captant le
miroitement de l’onde pour le peindre sur une toile de lin, y peignant ensuite
un déchaînement de fleurs aux volutes endiablées.
Puis les jours ont
passé, mes mains se sont crispées sur mes pinceaux et je suis devenue le
souvenir d’un bel amour perdu tandis que le carrousel des fleurs vagabondes s’ordonnait
au centre de mes tableaux, vigoureuses et fécondes, plus éloquentes que des
paroles. Mais un jour un cri retentit et je sus que mon amour était de retour.
Le chant des roses l’en avait prié et m’avait exaucée.
Était-ce un mirage ou le reflet que j’avais vu dans l’orient
de tes yeux ?
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