Non content d’être quasiment immortel et de vivre dans une île aux parois de cristal dotée d’un pont où il se faisait un plaisir de décapiter tout chevalier qui avait cru bon de l’emprunter, Méléagant le perfide était toujours à la recherche d’un exploit qui complèterait la longue liste de méfaits perpétrés au cours de sa vie.
L’enlèvement de Guenièvre et son affrontement contre le roi Arthur étaient à son actif.
Apprenant qu’un chevalier était en passe de devenir une légende, il conçut le projet de le détruire et de prendre sa place.
S’inscrivant sous un faux nom, celui d’Enguerrand de Fougères, nom porté par le dernier preux qu’il avait occis sauvagement, il demanda la faveur de se présenter masqué, invoquant une balafre sur le visage qui pouvait impressionner ses adversaires.
Maheut trouva l’excuse élégante et autorisa ce chevalier défiguré à participer à son tournoi. Elle le fit d’autant plus volontiers qu’elle avait appris qu’Enguerrand de Fougères avait été mis à mal lors d’un voyage.
Après avoir défait Gwendal de Rohan et reçu son prix, une bourse de louis d’or, Méléagant sollicita un entretien privé avec la reine, ce qui lui fut accordé.
Toujours masqué et vêtu avec élégance, portant les armes de Fougères, il tenta de séduire la reine. Sa personne lui importait peu, seul son rang lui imposait de la conquérir.
La reine déclina poliment ces avances, son cœur battant toujours pour son champion blessé.
Furieux d’avoir été éconduit, Méléagant quitta la cour en se jurant de châtier la rebelle et de s’assurer de la mort de son chevalier servant.
Il regagna son île et ourdit un plan machiavélique pour assouvir ses bas instincts.
Enfin prêt, il ratissa le Brabant pour retrouver la trace de celui qu’il aurait du achever. Il s’en était dispensé pour ne pas offenser la reine et garder ses chances de la séduire.
La mort de deux personnages de haut rang, la reine et son champion était désormais son but majeur.
Un hasard malheureux le conduisit à l’ermitage d’ Ambroise.
L’interrogatoire tourna court car le brave ermite n’était pas un adepte du mensonge. Il dit ce qu’il savait à ce farouche guerrier mais devinant qu’il avait affaire à celui qui avait blessé gravement le champion de la reine, il prononça une action de grâce pour que le seigneur belliqueux reçoive une onction salvatrice.
« C’en est trop » tonna Méléagant et il décapita d’un coup de sabre le malheureux Ambroise.
Il compléta son crime en incendiant l’ermitage et poursuivit son chemin diabolique.
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