Perle de feu prenait plaisir à se fondre dans l’univers breton. Elle avait opté pour la coiffe de Fouesnant et ressemblait à un joli papillon volant de fleur en fleur dans les landes.
Au fil des semaines, des liens d’amitié se nouaient entre la princesse et la souveraine Maheut de Brabant.
Les deux grandes dames aimaient prendre le thé à l’anglaise avec un assortiment de far breton et de tarte aux pruneaux au cours de l’après midi puis elles se promenaient dans les jardins en parlant de leurs lectures et de leurs écrits.
En lisant Cœur de perle, Maheut comprit qu’elle devait se tourner vers un autre chevalier pour trouver l’amant idéal : l’amour liant la princesse et son champion était trop évident !
Quant à Gwendal, il menait des travaux de terrassement et de fortification autour de son domaine pour éviter une intrusion de Méléagant et de guerriers à son image.
On se retrouvait le soir autour d’un bon repas, Rozenn et Maeva s’ingéniant à varier les plaisirs gourmands.
Tarte au maroilles, colombo de poulet, boudin noir à la créole, flan coco antillais alternaient avec des plats traditionnels bretons, notamment la cotriade, le kig ha fars et le kouign Aman.
« Avec ces somptueuses agapes, je ne vais plus pouvoir lacer mon corselet de perles » dit la princesse. Maheut y alla de son couplet de sorte que les cuisinières allégèrent les menus, donnant la préférence à des veloutés de légumes et à des salades aux noix et aux noisettes avec des cubes de fromage frais.
Moins soucieux de leur ligne, les guerriers faisaient honneur aux plats de poissons et de viandes dont le fumet chatouillait délicieusement leurs narines.
La princesse et la reine, suivies par des marins aguerris, se lancèrent dans des activités lacustres, promenades en barque à la rame et descente de rapides en canoé.
Elles revenaient de ces escapades, les joues rosies et l’appétit aiguisé.
Le thé et les gâteaux leur apportaient du réconfort tout en apportant aux brigades cuisinières la satisfaction d’avoir procuré un plaisir gourmand.
Maheut se vit contrainte d’abréger son séjour car les affaires du royaume nécessitaient sa présence.
Elle partit, les larmes aux yeux. Escortée par les meilleurs guerriers de Gwendal, elle regagna son château.
Perle de feu reçut, par pigeon voyageur, des nouvelles de son royaume.
Un prince qu’elle avait connu adolescent nommé Saphir, de la couleur de ses yeux, exprima le souhait de gouverner.
Ce souhait soulagea la princesse qui ne voulait plus quitter Gwendal.
Cette décision enchanta le chevalier qui présenta officiellement sa demande en mariage.
« Je n’ai pas de perles à vous offrir dit-il en souriant mais mon cœur ne battra que pour vous, tel un rubis flamboyant. Et puis, ma douce, vous êtes devenue la plus belle perle bretonne qui se puisse concevoir ».
Un mariage se prépara et chacun contribua à la réussite des noces.
Les papillons et les roses furent de la partie.
Dans la lande profonde, une légende se propagea, celle d’une princesse venue de loin pour trouver sur la côte de granit rose la clef d’or du bonheur.
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