mercredi 13 novembre 2024

Surprise au Manoir



De retour en son manoir, Gwendal eut la surprise d’y trouver sa perle d’amour, Perle de feu en personne.

Persuadée que son amant de cœur courait un danger en ne recevant plus le moindre message, la princesse avait affrété un magnifique voilier.

Après avoir mouillé à l’île de Bréhat où elle acheta de jolis objets décoratifs à base de fleurs, elle fit jeter l’ancre dans le port de Roscoff.

Elle aima ce joli port proche de l’ Angleterre. Gwendal lui avait parlé des «  Johnnies » qui franchissaient la mer pour vendre des oignons rosés, la ressource locale principale.

La princesse en acheta pour les confier à Rozenn, la cuisinière du manoir.

Avec Maeva dont la venue était prévue, pensa-t-elle, de bons plats pourront mijoter et rendre sa vigueur à son aimé. Elle pensait en effet que seule la maladie avait pu terrasser son bien-aimé.

De fait, lorsqu’elle arriva en calèche au manoir, elle eut la surprise de voir Gwendal qui venait juste d’arriver à bon port.

Ils s’étreignirent.

Perle de feu nota la pâleur de son promis mais elle n’en dit mot car l’heure n’était pas à la tristesse.

Rozenn et Maeva tout juste venue des Antilles se confondirent en remerciements à la vue des oignons rosés  et autres merveilles.

Elles coururent faire danser les chaudrons et les marmites afin de sublimer ces produits de qualité.

Gwendal emmena sa dame dans le jardin d’amour conçu pour elle.

Ils restèrent longtemps silencieux et tremblants.

Une collation, potage rose à base d’oignons de Roscoff, galette bretonne au fromage de chèvre et tourments d’amour, leur redonna de la vitalité : ils s’empressèrent de se raconter les événements survenus durant leur séparation.

Perle de feu horrifiée par les méfaits du terrible Méléagant espéra ne pas avoir à croiser son chemin.

Ils s’endormirent sur le sofa, enlacés, heureux de s’être retrouvés.

Le lendemain, après un copieux petit déjeuner à la mode britannique, bacon, œufs brouillés, tomates grillées, champignons et saucisses cuisinés savamment, toasts beurrés et café noir ou thé au jasmin, ils eurent le bonheur de trouver au manoir la reine Mahaut de Brabant.

La reine avait jugé préférable de se rendre au manoir de son champion pour être sûre de le revoir.

Bien lui en prit car si elle fut exaucée en retrouvant le chevalier sain et sauf, en possession de ses facultés mentales, elle échappa à une mort certaine.

Décidé à venger l’affront subi au terme du tournoi dont il était sorti vainqueur, le refus de sa proposition charnelle, il se délectait à la perspective de torturer la reine avant de l’occire.

Avant de partir, la reine avait donné  l’ordre de fortifier le château. Une muraille de pieux à la pointe taillée dissuadait quiconque de la franchir.

De l’autre côté de la muraille, les gardes du château avaient placé une catapulte, des canons à longue portée et ils étaient tous prêts à mourir pour leur reine.

Des chevaliers aguerris et assermentés se tenaient près des marches en cas de danger.

Pestant contre ce revers de fortune, Méléagant regagna son île de cristal escorté par des dragons crachant le feu.

Je reviendrai se jura-t-il et dès son retour, il se livra à des expéditions où la cruauté était de mise.

Au manoir de Kerbiriou, l’ambiance était toute autre et l’on passa de bons moments à savourer les plats élaborés en cuisine, à écouter les chansons des troubadours et à danser.

Le bonheur était total. Maheut promit à la princesse de se rendre dans son royaume lorsque le temps des tempêtes serait achevé.

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